Management
Cet article est le premier d’une série de 5 qui s’étaleront sur 5 semaines. Ils sont le résultat du travail d’étudiant en M2 à l’IHIE CNAM Angers, structure au sein de laquelle j’interviens annuellement auprès des futur(e)s hygiénistes du travail et de l’environnement. Ces textes sont, à l’origine, des articles courts, synthétiques. Les auteurs sont cités et l’ensemble des éléments est anonymisé m’obligeant parfois à modifier la forme voire le fond lorsque l’exemple est trop personnalisé. Je ne modifie pour autant aucunement les opinions exprimées.
Bonnes lectures
1. Contexte management
1.1 Définitions
a) Un manager
Le terme de manager est de plus en plus répandu dans le monde professionnel. Il est attribué, généralement, à tout homme ou femme qui dirige une équipe de collaborateur et qui détient une responsabilité.
Son rôle regroupe quatre fonctions majeures qui sont :
- Piloter : Mise en œuvre d’une stratégie, définition d’objectifs cohérents à atteindre.
- Organiser : Répartir les tâches entre les individus qui composent l’organisation, tout en coordonnant leurs actions.
- Animer : Mobiliser ses équipes afin d’atteindre l’objectif fixé. Le manager pourra mettre en place des actions de formation, des systèmes d’évaluation ou de motivation des collaborateurs.
- Diriger : Prise de décisions nécessaires sur le court et long terme, afin de se rapprocher de la réalisation de ses objectifs.
Au travers de ces fonctions majeures, le-la manager pourra encadrer pleinement son ou ses équipes. Depuis plusieurs années, en plus de la bonne réalisation de ses objectifs, le manager doit aussi prêter attention à l’aspect psychologique. En effet, de nouvelles méthodes de management se développent de plus en plus afin de lutter contre les formes de dépressions ou de mal être au travail. Le manager doit donc constamment s’adapter à son environnement.
b) Le management
Le management est la méthode d’encadrement que le manager va décider de mettre en place. Il doit savoir s’adapter aux collaborateurs afin d’être efficace et de convenir au plus grand nombre. A noter qu’il existe de nombreuses méthodes de management, avec des avantages et des inconvénients, que nous présenterons au travers de ce document (cf également bas d’article pour des références biblio)
Un bon management est issu d’un bon manager qui sait écouter et s’adapter à ses collaborateurs tout en étant efficace dans leurs travail.
1.2 Les différentes méthodes de management
Comme nous avons pu l’expliquer précédemment, les managers sont amenés à gérer des équipes de plus ou moins grande taille. Ce sont eux aussi des hommes et des femmes, comme tous les salariés d’une entreprise (en dehors du dirigeant fondateur qui peut avoir un management spécifiquement lié à l’affect de « son » entreprise – commentaire personnel). C’est pourquoi, il existe autant de managers que de personnalités. Chaque manager doit se baser sur des critères propres à sa situation, la communication, la participation de son groupe, son adaptabilité, etc…Malgré cette diversité propre à chacun, il est possible d’observer les managers et remarquer que quatre méthodes semblent se distinguer. Ces méthodes de management apparaissent alors comme les plus efficaces, ayant chacune des avantages et des inconvénients.
Les différents méthodes de management :
Le management directif : Il correspond à un management monocratique au travers duquel le manager adopte un style directif en étant structuré dans ses activités et en donnant des instructions aux membres de son équipe. Il est le seul décideur et assume seul ses décisions.
Le management persuasif : Il correspond à un management ayant pour but de motiver les collaborateurs en les entraînant à se dépasser en utilisant leurs créativités.
Le management participatif : Il correspond à un management qui a pour but d’impliquer les salariés au sein du processus de prise de décision. Il est nécessaire d’installer une confiance et un dialogue entre le manger et les collaborateurs afin de créer une relation durable sur le long terme.
Le management délégatif : Il correspond à un management de confiance lors duquel le manager accorde aux employés une reconnaissance de leurs compétences de travail.
La participation :
Élément essentiel dans le cadre d’un bon management, il est nécessaire de faire ou essayer de faire participer au maximum les membres de l’équipe. En effet, plus les collaborateurs participent au projet, plus ils se sentent à l’aise avec et plus ils s’en imprègnent. L’objectif de la participation est de faire en sorte que les membres de l’équipe se sentent le plus intégrés à la vie de l’entreprise et des sujets qui la composent.
1.3 Les différents types de managements
Management stratégique
Management à long terme, il a pour but de fixer les grands objectifs d’une entreprise. Il a une vision globale de l’entreprise et connaît les différents paramètres qui la composent. C’est grâce à cette connaissance parfaite des ressources et des compétences internes qu’il peut déterminer la marche à suivre, les futurs objectifs et stratégie à mettre en œuvre.
Lors de la mise en place d’un management stratégique, il est possible et même fortement recommandé de s’entourer de managers opérationnels.
Management opérationnel
Management à court terme et de terrain, ce type de management est appliqué par des managers de proximité tels que les responsables d’équipe, de secteur ou de service. Ce sont eux, les managers les plus proches du terrain qui gèrent les équipes en fonction de leurs décisions quotidiennes.
La communication :
Tout comme la participation, la communication est un élément essentiel du management. Elle permet au manager de se faire comprendre auprès de ses collaborateurs qui composent ses équipes.
Il faut également savoir l’adapter au collaborateur avec lequel on se trouve en contact, que cela soit par la complexité technique du dialogue ou par la position hiérarchique que va occuper l’interlocuteur.
La communication est considérée comme la véritable clé d’un bon manager et d’un bon management. Elle permet d’écouter et de se faire comprendre en donnant la possibilité de partager sa vision et les objectifs fixés à l’équipe.
2. Le périmètre
2.1 Les enjeux management
En entreprise, il existe différents systèmes de gestion en santé et sécurité au travail qui permettent de structurer la prévention. Cependant, il est aussi nécessaire d’adopter un management de la prévention pour minimiser les risques et intégrer l’implication de tous afin de se rapprocher du 0 accident (blessure).
La mise en place d’un management de la prévention présente différents enjeux :
Enjeux Humain/Social : Une sécurité médiocre sur son poste ou son environnement de travail peut conduire à un découragement. Au contraire, une amélioration des conditions de travail et une implication de l’encadrement et de la direction deviennent un facteur de motivation et de fidélisation. L’instauration de bonnes conditions de travail et de sécurité visent à diminuer le nombre d’accidents du
travail. Cette diminution permettra d’éviter la dégradation du climat social au sein de l’entreprise.
Enjeux économiques : Suite à un accident il existe deux types d’impact financiers (direct et indirect). Les coûts directs correspondent aux cotisations payées à la sécurité sociale par l’entreprise. Les coûts indirects, appelés aussi “coûts cachés”, sont beaucoup plus lourds. Ils sont dus entre autres à la baisse de production, au coût de remplacement des salariés, de la formation des nouveaux entrants, coût de réparation du matériel endommagé, les frais administratifs…
Au-delà de l’accident de travail, de mauvaises conditions de travail et de sécurité augmentent le turn-over. Cela amène également des coûts indirects supplémentaires. Il est dans l’intérêt des entreprises de fidéliser leurs salariés pour garder leur performance économique.
Enjeux d’image : Avec les difficultés de recrutement, la fuite des talents que l’on peut connaître dans nos entreprises aujourd’hui, la maîtrise de l’image de marque de l’entreprise peut aussi passer par une démarche de management de la prévention, car les collaborateurs qui se sentent bien à leur poste restent dans les entreprises.
Enjeux juridiques : Pour finir, le management de la prévention va agir sur des facteurs réglementaires comme le code du travail par exemple. L’amélioration de la prévention va potentiellement diminuer le risque juridique. En effet, les actions de prévention efficaces impactent positivement les conséquences civiles et pénales potentielles en cas d’événement non souhaité.
2.2 Les limites management
Les différentes difficultés de management en entreprise :
La direction : Le manager peut faire face à une direction qui s’éloigne des réalités et du terrain. Celle-ci peut même paraître sans visage et donner des objectifs intenables. Le manager peut se retrouver assez vite démuni et laisser la situation lui échapper. Le manager peut paraître sans soutien et son discours peu crédible. (un exemple très concret se trouve dans l’objectif, presque à tout prix, du zéro accident. Cet objectif est possible mais uniquement en lien avec une certaine maturité de la culture de prévention – note libre griphe conseil).
Les ressources humaines : Le manque de salarié ou le turn-over peut-être un frein à la mise en place d’une politique managériale pérenne. le management de la prévention se fait aussi à travers une certaine stabilité des équipes, bien au-delà des procédures en place.
L’exploitation : Le management de la prévention doit, dans sa démarche, proposer une approche de la situation de travail. Elle doit être un outil d’aide à la gestion des risques liés à la production afin de créer un équilibre entre sécurité et production. C’est au moment où l’équilibre existant se fragilise et des écarts surviennent (qualité des matières premières, dérive des coûts…), que les risques émergent. Une nouvelle situation de travail se crée et l’opérateur(rice) n’a pas toujours tous les outils pour travailler en sécurité (Rex, formation, outils, …).
Les éléments supports : La mise en place d’un management de la prévention efficace nécessite des éléments supports de la part des managers de la direction. L’absence de point sécurité en début de réunion peut être un frein à la crédibilité de la prévention. Ceci est également valable pour l’absence de quart d’heure sécurité ou de causerie effectué par l’encadrement sur le terrain. Cela amène un manque de représentation de la sécurité pour les opérateurs.
2.3 Les objectifs de management
Chaque partie qui compose une entreprise a un rôle à jouer dans le management, de près ou de loin. Il est du rôle du préventeur de huiler les rouages ensemble afin de permettre au management de la prévention de fonctionner et perdurer.
Le salarié travaille constamment avec des partenaires tout au long de sa carrière professionnelle, on retrouve :
- L’employeur en acteur central de la prévention sur la base d’une évaluation des risques liés aux activités de l’entreprise. Il donne les ressources nécessaires pour engager une démarche de prévention et remplir ces obligations.
- L’encadrement se fait relais nécessaire du management de la S&ST. Il doit pouvoir adapter son comportement et ses relations devant les opérateurs afin de communiquer et déployer au mieux la politique S&ST voulu par l’employeur.
- Les salariés sont centraux car ils possèdent une connaissance pratique de leurs postes et de leur environnement de travail. Ils peuvent suggérer des améliorations , identifier les risques et proposer des mesures de prévention adaptées à leurs activités.
- Le CSE, ce comité réunit l’employeur et les délégués représentant les salariés pour échanger (entre autres) sur des thèmes relatifs à la santé des salariés, à la sécurité et aux conditions de travail. Il peut nommer un CSSCT comité santé, sécurité et conditions de travail qui traitera essentiellement ces sujets.
- Le service de santé au travail est un acteur majeur de la prévention au travail. Il intervient périodiquement, selon les risques et donc les périodicités des visites médicales, auprès des salariés. ce services s’oriente vers plus de prévention depuis la loi de réforme des services de SST d’août 2021.
- Les sauveteurs secouristes du travail sont sensibilisés au repérage des risques et ils peuvent faire remonter des observations ou des remarques à l’encadrement ou au CSE
3. Le cadre réglementaire management
En partie 4 du code du travail sont mentionnés les obligations de l’employeur et de l’entreprise en termes de santé sécurité au travail, avec notamment les obligations de l’employeur dans l’article L4121-1 puis les 9 principes généraux de prévention dans l’article L4121-2.
Même si il n’est pas précisé dans le code du travail, les managers sont soumis à la subordination hiérarchique ce qui leur impose également des responsabilités en terme de santé sécurité dans leurs fonctions d’encadrement de personnel. Aujourd’hui nous pouvons voir que la responsabilité des managers est souvent mise en cause et notamment au pénal après des accidents de travail avec de lourdes
conséquences. Cela rappelle que leur rôle dans le système de management de l’entreprise est tout aussi important qu’un chargé HSE, qu’un responsable RH, maintenance, production et que l’employeur.
Conclusion
La démarche de prévention a pour but d’identifier les dangers, maîtriser les risques et mettre en place des moyens de prévention afin d’éviter la survenue d’accidents. Elle nécessite donc une implication de tout le personnel et une organisation, pour se faire, le management semble la meilleur option.
En effet, le management permet un encadrement et une organisation précise au sein en entreprise, d’une entité ou d’un secteur. Il permet aussi la mise en place d’actions, de réunions régulières et l’implication des collaborateurs.
Le management peut se faire de différentes façons, en fonction des interlocuteurs et des objectifs fixés.
Article rédigé par Maxime DUBRUILLE – Belinda GREAUME – Pierrick SOURISSEAU – Benjamin GUILLARD
merci
Jerome
Chacun pourra également se reporter aux articles sur les nouvelles organisations du travail et/ou sur l’entreprise libérée (ci-dessous).