Perception des risques 2022 vs 2012

La perception individuelle du risque évolue-t-elle avec le temps ?

10 ans après le premier article sur le sujet …

En reprenant d’anciens articles du blog, je suis revenu sur une publication courte mais qui est parmi les plus vues du blog sur 10 ans.

Le blog, même si l’adresse a changé, fêtera ses 11 ans en janvier prochain.

La perception du risque, ma perception et le reflet renvoyé des opérateurs, managers et dirigeants que j’ai rencontrés depuis maintenant 6 ans avec mon entreprise… ont-elles évolué ?

Lorsque j’ai écrit cet article (voir lien ci-dessous), j’avais 10 ans de moins. Et oui, en cela ma perception du risque a changé

Outre mon passé salarié, en 2016, j’ai créé ma société puis en 2020 je suis devenu maire de ma commune, en 2020 nous avons connu (pour ma génération) la première crise majeure globale. En 2022, j’ai eu un accident de vélo qui m’a valu quelques semaines d’arrêt.

En cela déjà, ma perception du risque a forcément évolué. A vrai dire, je ne sais pas si c’est plus la gestion des priorités que la vision / perception du risque qui a évolué. Ce qui m’a le plus marqué, mais c’est finalement récent, est une chute violente en VTT.

En entreprise, malgré mes rencontres et partages avec des organisations de maturités hétérogènes en prévention des risques professionnels, je ne suis pas certain d’une évolution de cette perception.

Une perception différente selon la situation.

Échange avec une E.T.I.

Des standards sont mis en place, l’analyse des événements non souhaités semble organisée, …et les accidents sont 2 fois au-dessus de la moyenne nationale de la branche d’activité.

Au sein de cette entreprise, « l’accident fait partie du travail », la perception des risques est soutenue par quelques personnes. La gouvernance n’intègre pas cette dimension prévention.

un fait positif est à valoriser en début d’année. Une dirigeants de B.U., recrutée sur le premier trimestre 2022 arrive d’une multinationale rompue aux sujets de prévention : exemplarité, engagement, prévention, … Cette personne est en train de faire bouger les marges. Elle appuie, systématiquement, les messages portés par le pôle prévention des risques.

La perception des risques évoluera, j’en suis certain, par une changement de perception de l’accident : NON ce n’est pas une fatalité et non ce n’est pas une composante « normale » du travail.

Intervention au sein d’une entreprise à forte croissance

Un autre exemple d’évolution de perception des risques vient d’un accompagnement porté il y a maintenant 2 ans, quelques jours après la fin du premier confinement (mai 2020). J’ai été sollicité pour un accompagnement d’urgence suite à un accident grave.

Cette entreprise de plus de 200M€ de CA avait multiplié son chiffre d’affaire par plus de 6 en moins de 10 ans. Les embauches avaient suivi. Les conditions de travail semblaient bonnes (soutien entre pairs et par la hiérarchie, communication transparente, équipements récents et en bon état, …) ;

J’ai été appelé pour accompagner suite à un accident relativement grave (fracture délabrante d’une cheville). Le risque n’était pas vu sur site. Que ce soit pour les dirigeants ou les opérateurs, la perception du risque était proche de zéro exception faite de quelques opérations de levage-manutention. Le risque le plus élevé et qui semblait géré pour l’équipe de direction était le risque juridique.

Le fleuron industriel français !

J’ai eu la chance d’intervenir chez l’un des fleurons de l’industrie française où la notion de risque et de prise de risque est avancée. Le pôle prévention est composé de nombreuses personnes aux compétences variés. L’accueil sécurité est complet et rassurant, …

On sent, dans cet environnement que la maturité est plutôt bonne quant à la perception des risques..

Une perception des risques qui change avec le temps.

une notion des risques plus large.

Ma perception des risques a évolué en lien avec ma position de maire. Il est habituel qu’un administré, comme dernier argument dise : « S’il arrive quelque chose, c’est vous qui serez responsable ». Ce n’est pas une fonction ancienne pour moi, mais j’ai le sentiment que l’augmentation de l’individualisme amène souvent à ce type de constat. Entre l’intérêt collectif et l’intérêt individuel, si vous êtes maire et que vous dites « non » ; l’individu ne devant pas primer sur le collectif, on est souvent mis face à ce type de phrase.

Ce qui a évolué dans ma position actuelle n’est pas la perception du risque, mais c’est la priorisation que j’en fais :

  • le risque juridique est présent (référés, saisi du procureur, … ),
  • un risque assurantiel est quasi quotidien,
  • le risque altercations/malveillance malheureusement trop fréquent,
  • Des risques informatiques et de gestion des données « inquiétants »,
  • Le risque compétences / connaissances commence à prendre une place non négligeable.

En ce sens ma perception du risque a évolué par son spectre élargi

Entrepreneur et réalité du risque

En qualité d’entrepreneur, j’ai fait le choix de monter ma société, d’investir dans une suite applicative et logicielle. La prise de risque fait partie de l’entrepreneuriat et en cela, il peut être difficile pour un dirigent de TPE de concevoir le risque accident face à sa prise de risque personnelle quasi quotidienne à travers son entreprise.

Si l’objectif d’un entrepreneur tourne autour de sa société, les risques vont être multiples, différents mais nombreux selon les voies suivies.

L’analyse récente de la DARES sur la possible sous-déclaration d’AT dans les petites structures est intéressante sur ce point.

https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/sante-et-travail-dans-les-tpe-le-travail-avant-tout

Alors oui, en 10 ans, ma perception des risques a évolué. Elle a évolué par mon exposition directe à différentes formes de risques. Elle a évolué également par mes rencontres. J’ai un point d’attention : la compréhension de mes choix et prises de risque par mes clients, mes administrés, mon entourage.

Il faut toujours garder en mémoire que sa propre perception des risques n’est pas celle du collectif. Au sein de toute organisation, cette perception est nécessairement partagée pour performer, que ce soit sur des risques stratégiques, opérationnels ou financiers.

à votre écoute

Jerome

je vous invite à revoir l’article ci-dessous en complément :

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