Fiabilité – facteurs humains – Informatisation
par Alain VILLEMEUR
La fonction du préventeur se limite aujourd’hui trop souvent à l’animation de la sécurité ou au maintien d’une certification, vécue comme un Graal par de nombreuses organisations.
Les sujets de prévention sont très axés sur l’Homme et se rapprochent fréquemment des services RH. Il est vrai que des sujets comme la pénibilité ou les RPS ont tendance orienter le préventeur vers le rôle de médiateur social plutôt que du technicien.
Expert ou généraliste : la fonction prévention
Si le préventeur ne doit pas être un expert dans les activités où il exerce (nucléaire, agro-alimentaire, pétro-chimie,…), il doit néanmoins se placer comme un expert dans son domaine. C’est là toute sa difficulté! être expert dans le domaine d’activité où il exerce, le préventeur aura tendance à prendre la place de ou sur-interpréter certains éléments.
Comment être en mesure d’aborder la conformité machine, les RPS, la sécurité incendie, le management S&ST voire être critique sur le projet d’une nouvelle installation.
Nous ne pouvons pas être experts pour chaque sujet. C’est là tout l’enjeu d’une démarche de prévention systémique dans laquelle la sûreté de fonctionnement a toute sa place. Ce sujet prend une nouvelle dimension d’expertise depuis le milieu des années 2010 avec l’arrivée massive et plus structurée de l’IA en lien avec les capacités de traitement et de stockage des données.
Cet ouvrage, je l’ai découvert lorsque j’ai suivi des cours en sûreté de fonctionnement des systèmes complexes, plus par intérêt et curiosité personnelle que par besoin professionnelle.
C’est un livre est exceptionnel et rare. Il reste une référence plus de 30 ans après son écriture par son approche globale et technique.
Il contient les bases indispensables à la compréhension de la sûreté de fonctionnement.
Il reprend les principales méthodes d’investigations dans le domaine de la fiabilité, depuis l’analyse préliminaires des dangers (APD) jusqu’à la méthode de l’espace des états (MEE) en passant par la méthode de l’arbre des causes (MAC).
La fiabilité humaine n’est pas oubliée même si quelques ouvrages dédiées iront plus loin sur ce sujet.
S’ouvrir aux autres disciplines
Tout n’est pas accessible selon sa propre sensibilité scientifique. Cependant, le propos est toujours aisé et permet de s’initier, pour le béotien, à de nombreuses notions.
Et je pense ici au préventeur qui doit être en mesure à s’imposer, au-delà des process de management et des procédures comme un fin connaisseur de certaines méthodologies.
Lorsque l’on travaille sur un projet technique, il faut toujours allier fiabilité et performance à la sécurité des hommes. La fiabilité d’une installation va impacter directement la santé et la sécurité des Hommes.
Un ouvrage formidable qui me suit depuis bientôt 10 ans (désormais 20 ans lors de cette mise à jour !) et que j’ai plaisir à ouvrir dès que l’occasion se présente.
Lien vers les ouvrages référencés dans ce blog.
Jérôme