• Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Non classé
  • Commentaires de la publication :0 commentaire
  • Temps de lecture :15 min de lecture

Ces dernières années, la prévention a joué un rôle de plus en plus important au sein des organismes, notamment en 2020 lors de la crise sanitaire. Le management de la prévention fait partie intégrante de la stratégie d’entreprise. Il vise à réduire les risques pour la santé et sécurité des travailleurs. Cette stratégie mobilise des moyens techniques, organisationnels, financiers et humains. Pour déployer une culture de sécurité solide et performante, il est nécessaire d’impliquer les managers par une présence terrain, écoute et exemplarité. Un encadrant doit être en capacité de fédérer, d’inspirer ses équipes et d’influencer les comportements. 

Nous nous sommes alors demandés : Comment le manager anime la prévention dans son équipe et dans l’entreprise ? 

Manager la sécurité dans son équipe

1. Adopter une posture managériale 

Les managers doivent participer activement à la culture de sécurité de leur entreprise. Ils sont les acteurs clés de la prévention de la santé et sécurité dans leurs équipes. Si un responsable ne s’implique pas dans la prévention cela va se ressentir dans l’ambiance, les statistiques AT (accidents de travail) et MP (maladies professionnelles) de son secteur. En effet, il dispose d’une forte capacité à influencer les comportements de manière négative ou positive de ses collaborateurs. 

Le principe d’exemplarité est une notion à ne pas négliger dans une posture managériale. Les salariés vont avoir une tendance à ne pas suivre les règles relatives à la sécurité dès lors que le responsable hiérarchique immédiat ne les respecte pas. À l’inverse, un manager exemplaire faisant preuve d’une grande implication dans la santé et sécurité au travail va créer une véritable culture de sécurité au sein de son personnel. 

2. Assurer une communication régulière sur la sécurité 

Les remontées d’évènements (situations dangereuses, presqu’accidents, …) venant du terrain sont l’un des axes majeurs dans le management de la sécurité. Les audits aux postes ou visites de sécurité terrains  permettent de déceler des comportements à risques et échanger sur le lieu de travail. Les éléments ainsi recueillis servent à alimenter les réunions d’équipes. Cela facilite les échanges et la réflexion autour des solutions adaptées en impliquant le personnel dans la démarche de prévention des risques. 

3. Courage managérial 

Les managers doivent se positionner et assumer leurs rôles liés à la prévention des risques. Les situations exposant des salariés à des risques avérés doivent être, si possible, réduites ou supprimées.  

Pour toute prise de risque d’un collaborateur, le manager doit comprendre les raisons de cet écart et savoir réexpliquer la règle ou la prise de risque. 

Parfois, le courage managérial, c’est également savoir appliquer une sanction au regard de la « faute » commise. 

4. Valorisation et reconnaissance 

Une prévention des risques performante passe inévitablement par un engagement des salariés. Valoriser les bonnes pratiques et savoir partager les retours d’expériences positifs en réunion d’équipe est gage de motivation. L’initiative en prévention et l’innovation sont à promouvoir dans le but de sortir des schémas habituels de conception de la sécurité. 

Savoir récompenser est naturel lorsque les orientations prises aident à une amélioration des sujets de S&ST. 

5. Les outils du manager 

Des outils sont à disposition des managers pour les accompagner dans la gestion de la sécurité. 

La politique d’une entreprise / d’une organisation traduit l’engagement de sa direction. Elle fournit la ligne de conduite pour les managers en termes de santé-sécurité. 

Les objectifs SST annuels à atteindre sont déclinés auprès du manager. Ils doivent rester atteignables et peuvent être définis annuellement en revue de direction.  

Toutefois, si une vision annuelle est souvent choisie par sa temporalité et liée aux objectifs court-terme. Toute organisation doit être en mesure d’établir une vision à 3-5 ans (c’est-à-dire à l’échelle minimale de changement d’un comportement de manière naturelle).  

Le document unique est également un pilier de la sécurité. L’identification des dangers et l’évaluation des risques permettent de mettre en place des moyens de prévention et de protection associés. Les procédures, modes opératoires, consignes sécurité et fiches de sécurité au poste rappellent les bonnes pratiques. Les audits internes et externes ainsi que les tableaux de bords de la prévention sont parmi les données d’entrées du management de la sécurité. 

Quelle place occupe le manager dans la maitrise du risque ?

Le magazine Travail et santé.net définit la maitrise 

comme le concept de gestion qui renvoie à la capacité d’une organisation à prévenir les aléas, qu’il s’agisse d’accidents et de maladies professionnelles, de non-conformités à une exigence, de nuisances ou tout autre évènement indésirable ou préjudiciable pour l’organisation et les personnes qui la composent « 

Le chef d’établissement donne les moyens techniques, humains, organisationnels et financiers aux encadrants pour assurer la sécurité des collaborateurs. Le manager possède la connaissance du terrain (spécificités, aléas, activités, risques, matériels, process…) pour participer à l’évaluation des risques de son secteur avec l’aide des préventeurs. 

Les managers ont un rôle majeur autant pour les salariés que pour l’employeur. Ils sont les intermédiaires privilégiés au sein d’une organisation. D’une part, ils transmettent aux salariés les directives et les besoins de résultats. De l’autre, ils remontent à la direction les informations sur les conditions de travail et la réalité du travail. Ils permettent un lien entre les parties prenantes et favorisent les échanges. 

L’autre avantage que représente l’implication des managers réside dans l’opportunité d’intégrer une personne ayant une connaissance du terrain, ayant la capacité de mener des projets et d’entraîner les équipes dans la dynamique. Les intégrer dans la démarche de sécurité représente également la possibilité de coupler le management de la sécurité au management de la productivité. Cela permet également de tout décloisonner en ne laissant plus la santé sécurité au travail dans les seules mains d’un expert (préventeur). 

Les limites & contraintes 

On peut penser, que manager la sécurité dans son équipe requiert un investissement de la part de tous les collaborateurs. En effet, quelqu’un qui découvre ce sujet devra faire un effort d’appréhension et d’intégration dans son activité au quotidien. Tant que le manager voir la prévention des risques comme un sujet à part, la charge de travail est « en plus ». Dès lors que les sujets de santé et de sécurité sont intégrés à l’activité, en font partie sans être en négociation permanente, la tâche est plus aisée. 

Ce qui reste difficile pour certains n’est plus une problème pour d’autres. 

Certains managers verront la sécurité comme un ajour à leur travail pendant des années alors que d’autres le feront plus naturellement. L’expert interviendra alors que comme un support sur des éléments bien spécifiques auprès du manager. 

Quel impact sur la santé et sécurité des salariés et des résultats de l’entreprise ? 

La prévention et le management peuvent impacter de trois manières différentes l’organisation d’une entreprise.  

  • En premier lieu : L’Homme est le premier impacté par les conditions de travail, les accidents et les maladies professionnelles. L’humain se place au cœur de la démarche. Si l’on parle volontiers de QVT aujourd’hui, c’est bien parce que les acteurs au sein de l’entreprise ont des impactent intra et extra-entreprise.  
  • En second lien : Tout événement non souhaité, toute démotivation, tout discours négatif à l’extérieur de l’entreprise impacte directement les résultats financiers de l’entreprise. A travers l’absentéisme, le bore ou le burn-out, le discrédit porté à une organisation, chaque salarié possède un levier économique fort vis-à-vis de son employeur. Développer une approche systémique des risques participative permet de limiter ces impacts. 
  • En terme d’image, aujourd’hui, chaque organisation a intérêt à communiquer de manière positive et que cette communication soit en phase avec la réalité vécue par les salariés. Aujourd’hui et depuis plus de 10 ans, les employés ont la capacité à noter leur entreprise via des sites web dédiés. 

La place de la prévention au cœur de l’organisation

La prévention est au cœur de l’organisation et doit être présente dans les processus de l’entreprise afin de répondre aux différentes exigences législatives. Cette démarche doit couvrir l’ensemble des activités de l’entreprise comme l’indique le troisième principe de prévention de l‘article L.4121-2 du code du travail. Ce principe mentionne le fait de combattre les risques à la source en y intégrant la prévention le plus en amont possible notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires. 

Les points essentiels pour un manager vis-à-vis de la prévention  

  • Faire preuve d’exemplarité. 
  • Donner l’envie et être transparent dans sa communication. 
  • Transmettre une vision à moyen-terme et ainsi donner le cap. 
  • Valoriser et reconnaitre les compétences de ses collaborateurs. 
  • Avoir une ouverture d’esprit prévention. 
  • Être un bon communicant. 
  • Assurer la communication montante autant que descendante. 
  • Être factuel et en soutien de sa hiérarchie. 
  • Utiliser les outils à sa disposition. 
  • Savoir innover. 

Bibliographie : 

Article rédigé dans le cadre de la formation du Cnam IHIE SSET Ouest d’Angers – La prévention et le management en entreprise par Mary SALAUN, Ewen SIMON, Romain LOISON, Quentin DAVID et Mathieu BURBAN, mai 2021  / Compléments de Jérôme ALLAIRE – Griphe Conseil Blog

Laisser un commentaire