COVID 19, gestion de crise : quand les émotions prennent la place des faits.

Satané covid19 ce weekend à la faveur d'un coup de froid j'ai cru que j'étais malade tu m'as fait attraper de la fièvre où je n'avais rien.

J'ai donc fait comme d'habitude du sport et aujourd'hui tu vas mieux.

Quel impact peut bien avoir la communication sur mon corps et la crainte d'être malade sur mon esprit ? Je vois des gens dans les magasins faire le plein de denrées non périssables. Au même titre que lorsqu’une grève s’annonce et je n’ai plus de carburant, demain, peut-être que je devrais manger différemment grâce à la grande solidarité nationale.

Il y a 18 mois naissait le mouvement des gilets jaunes avec ses demandes de répartition, de solidarité,… avec un soutien national important pendant de longs mois. Chacun réclamant une démocratie participative et une solidarité plus présente dans le quotidien des français. Pour autant, cette solidarité souhaitée tombe très vite dans le chacun pour soi à la moindre tension qu’elle soit véritable ou survalorisée par les médias.

La communication sur ce sujet est difficile et quoi qu’il arrive, on trouvera toujours à reprocher quelque chose aux politiques. Les médias amplifient la crise là où elle n’existe peut-être pas. Cette surinformation alimente la psychose. En continu, pour celles et ceux qui sont accrochés aux outils de communication, nous sommes exposés aux qualificatifs les plus inventifs par chacun des médias, qui cherche à être suivi par le plus grand nombre.

Combien de décès dans le monde ?  Une certitude, ce sont dix mille morts chaque année suite à la grippe saisonnière rien que pour la France avec un pic à 18.000 dans les 7 dernières années sur une grippe plus « violente ».

Nous savons également que, « grosso modo » nous avons 110.000 décès prématurés chaque année suite à des consommations excessives d'alcool et, ou, de tabac.

L'économie a peur et ce sont les hommes et les femmes qui trinquent, qui toussent les choix de mondialisation. Et c’est notre choix, puisque le capitalisme ne fait pas la société de consommation, ce sont les consommateurs qui la font. Les bourses mondiales ont chuté. Le CAC 40 est passé de 6100 à 5300 points en quelques jours, effaçant ainsi toute l’année 2019. Mai finalement restant bien plus haut qu’à l’automne 2018.

Consommation ou surconsommation, des domaines ou la gestion des risques et donc de la crise n'est pas prioritaire. On fonce, on évalue ensuite. Ce n’est pas vrai pour tout, heureusement. Le domaine agro-alimentaire ne met pas sur le marché des éléments de manière aléatoire (même si depuis 10 ans nous avons connu pas mal de crises, ce sont les surmédiatisations qui les ont fait ressortir plus que leurs impacts réels – certaines crises sanitaires ont provoqué des morts sans qu’un relai médiatique ne soit fait alors que d’autres ont provoqué quelques diarrhées avec une médiatisation folle !)

La crise est toujours pour son voisin, l'accident et bon pour celui qui ne sait pas faire. L’erreur est pour l’incapable. C’est en quelques mots la pensée de beaucoup de français(e)s.

Soyons honnête les crises sanitaires ont toujours fait partie de ce monde mais l'effet pandémique est réel depuis l’après deuxième guerre mondiale et les échanges qui se sont multipliés entre continents et pays.

Ce qui semble nouveau, à travers cette crise, est la « découverte » de notre dépendance sur des sujets comme les médicaments. Autant, on peut se passer de changer son téléviseur, sa voiture en attendant quelques semaines voire quelques mois supplémentaires et que dire du smartphone qui n’a aucune obligation de changement chaque année, …, autant, il semble délicat de se passer de médicaments vitaux.

Là où Greta Thunberg pousse à une « déconsommation », la crise actuelle pourrait lui donner raison au moins sur certains points, à travers ces deux questions :

  • La mondialisation est-elle indispensable dans tous les domaines ?
  • Le consommateur actuel doit-il se réapprendre ?

Je consomme comme toute le monde, et, je pense que nos modes de consommations peuvent évoluer à travers des actes du quotidien (déchets, consommation d’énergie, déplacements,…).

 

Pour en finir sur ce sujet, la communication occupe une place centrale beaucoup trop importante. Des éléments contradictoires sont mis en avant chaque jour dans les médias (ce jour 4 mars 2020, interdiction des championnats de France de cross regroupant ~20.000 personnes et autorisation d’un match de foot concentrant 50.000 supporters ???). Ces éléments dont nous n’aurions pas eu connaissance dans ce détail il y à 30 ans pèsent lourds dans les comportements individuels anarchiques que nous développons – comme l’Etat est incapable de définir / garder une ligne de conduite, je fais ce qui me semble être le meilleur pour moi !(Cf http://www.hsseassist.com/2019/10/barometre-irsn-2019.html – perception des risques et confiance dans les experts par les français)

Le chef de service des infections de l’hôpital universitaire d'Essen (Allemgane), porte des équipements de protection. Cet hôpital se prépare à accueillir des patients atteints de Covid-19. Marcel Kusch/dpa via AFP

Je ne suis pas pour le censure loin de moi cette idée mais aujourd’hui les médias font plus de mal que leur métier premier dans ce contexte de crise.

Pour une fois plutôt que vouloir trouver un fusible, suite à cette crise, ce qui ne saurait tarder, je souhaiterais (c'est sans doute un vœu pieux) qu’un travail de fond soit fait pour prendre en compte les véritables risk manager que sont ceux qui basent leurs démarches sur la prévention des risques professionnels et humains plus que ceux qui travaillent sur le risque assurantielle et économique.

Au plaisir de vous lire.

Jerome

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