Recherche d’efficacité ou suffisance des chiffres?

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J’ai passé une bonne partie de la semaine en audit sur un site de 500 personnes. Le coordinateur S&ST en place m’a fait part de la réflexion d’un encadrant du site qui l’avait alerté sur « la sécurité pourcentage » vers laquelle il pouvait dérivé rapidement.

 

L’illustration que j’ai bien aimé oppose la S&ST des chiffres de celle des démarches dans un objectif de culture, voire de valeur d’entreprise…

C’est un sujet important qui mérite d’être toujours rappelé au préventeur d’entreprise. Comme je l’ai déjà évoqué, certaines entreprises obtiennent de très bons Tf en :

  • Aménageant des postes de travail pour éviter les arrêts,
  • faisant faire les soins par l’infirmière en place,
  • incitant les salariés à prendre leurs repos,
  • incitant les salariés à se mettre en maladie,

D’autres travaillent sur des démarches moyen-long terme en déclinant étape par étape leur volonté de produire en toute sécurité dans un climat favorable.

Les aménagements réalisés par l’entreprise pour réduire ou supprimer les arrêts sont une possibilité. Il faut, dans ce cas, rester vigilant à l’analyse de l’événements non souhaité et le traiter comme tel. (L’accident doit toujours être déclarer – DAT ou registre officiel CARSAT-, sinon il s’agit d’une fraude!!!) Dans cette situation, il est également intéressant de mesurer les jours « gagnés » en évitant les arrêts. Ces organisations sont possibles dès lors qu’elles sont partagées et acceptées par le IRP.

 

La « sécurité pourcentage » porte préjudice à l’entreprise et pourtant, elle peut plaire aux top management!!!

 

Elle porte préjudice à l’entreprise par :

 – une augmentation de la tension sociale (l’encadrement ne veut plus voir les écarts et donc le travail réel, on pointe du doigt l’accidenté, on perd l’adhésion des salariés à l’entreprise – sentiment d’appartenance proche du zéro – chaque salarié se trouve alors dans une certaine légitimité à se mettre en arrêt maladie pour le moindre bobo!!!)

 – la perte d’information pour l’encadrement des données terrain.

 – une communication officieuse des salariés vers leur cercle de connaissances sur un mode de management particulier,…

 

Elle peut plaire aux top management par :

 – la culture du chiffre, plus le Tf est bas, mieux c’est !

 – par le challenge, voire l’émulation, a priori provoqué par cette culture du chiffre.

 

Le préventeur doit être vigilant à cette culture du chiffre qui amène des dérives que nous avons constatées au printemps dans la presse nationale (fraude aux déclarations AT).

 

Tout chiffre doit être expliqué et la pédagogie n’est pas aisée avec des tops managers qui ne sont pas habitués à l’inertie des sujets de S&ST. Notre « matière » est vivante, il s’agit de l’Homme. Nous avons tous des pics et des baisses de forme.

L’entreprise doit être apte à comprendre ses salariés et les mettre dans un climat de confiance pour échanger sereinement sur la S&ST afin de tenir compte, le plus possible des particularites de chacun.

J’entendais, cette semaine que BMW avait travaillé sur des chaînes de montage, dans une optique de réduire la pénibilité pour ses salariés seniors.

Après plusieurs années de pratique et sur une comparaison de deux chaînes similaires, les salariés les plus anciens sont plus performants que les plus jeunes…

 

Il est important de comprendre qu’il faut travailler pas à pas en S&ST. On ne réduit pas l’accidentologie du site en claquant des doigts et pas non plus en se focalisant sur le comportement des opérateurs.

COURBE BRADLEY

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