Harcèlement, burn-out, quelle réalité des chiffres ?
Le burn-out a pris la place des sujets de harcèlements dans le cadre du travail. Si #metoo ou #balancetonporc ont eu une grande place dans les médias, je ne suis pas convaincu de leurs impacts hors des sphères culturelles et celles médiatisées.
Il y a plusieurs années, un cabinet en psychologie et bilans de compétences m’indiquait avoir de nombreuses sollicitations de diverses entreprises qui n’avaient, a priori, aucun dysfonctionnement connu sur la place publique.
Le harcèlement au travail continue pourtant sous diverses formes et il peut être sans équivoque. Il devient malheureusement parfois difficile de féliciter une femme ou un homme sur sa tenue ou sa coupe de cheveux sans craindre le mot mal interprété. La sémantique est-elle une source de harcèlement ? les émotions doivent-elles être cachées en permanence comme les institutions le veulent et peut-on s'exprimer sans crainte d'une mauvaise interprétation relative à l'intention initiale?
« 1 femme sur 5 confrontée à une situation de harcèlement sexuel au cours de sa vie professionnelle.
20% des femmes et des hommes déclarent connaître au moins une personne ayant été victime de harcèlement sexuel dans le cadre de son travail. » – https://www.egalite-femmes-hommes.gouv.fr/dossiers/egalite-professionnelle/lutte-contre-le-harcelement-sexuel-au-travail/les-chiffres-cles-du-harcelement-sexuel-au-travail/
La dernière enquête date du début d’année 2018 : https://www.ifop.com/publication/les-francaises-face-au-harcelement-sexuel-au-travail-entre-meconnaissance-et-resignation/
Elle indique, encore, un trop fort pourcentage de femmes touchées par le harcèlement parfois « violent » de la part de leurs collègues, supérieurs. Le lien ci-dessus vous permettra de charger cette étude, je vous ai inséré quelques extraits ci-dessous.
Cette étude révèle que 32% des femmes ont déjà été harcelées au sens juridique, c’est-à-dire à travers soit :
- De sifflements, de gestes ou de commentaires grossiers, ou encore de regards concupiscents
- De remarques gênantes sur votre tenue ou votre physique
- De propos obscènes ou des écrits à connotation sexuelle
- Voir ou recevoir des textes, photos ou vidéos à caractère sexuel
- Se voir imposer des contacts physiques légers
- Se voir imposer des contacts sur une zone génitale ou érogène
- Faire l’objet d’invitations (…)compromettantes
- Se voir offrir des cadeaux gênants
- De pression afin d’obtenir de votre part un acte de nature sexuelle
Il n’y a ni âge ni diplôme qui différencie réellement les personnes harcelées.
L’évoquer reste difficile et la majeure partie du temps, les personnes harcelées en parlent hors de leur travail.
Le harcèlement qu’il soit moral ou sexuel a longtemps été associé aux entreprises classiques, il est ressorti que la nouvelle tech n’est pas exemplaire, à travers Google et diverses start-upp épinglées sur le sujet.
En 2019, Mc Donalds a été le mis au ban, aux USA lors de manifestations dans plusieurs villes du pays. Il y a plus longtemps, le dirigeant d’Abercrombie a été mis en avant pour sa discrimination envers certaines religions et ses pratiques de harcèlements religieux et sexuels.
En France, or le cas désormais connu de l’entreprise France Télécom, nous avons une démarche encore balbutiante et plutôt axée sur le déni. La victime a trop souvent le rôle de provocatrice. Notre société n’aide pas à faire reconnaître la position de victime. Le principe de précaution sur le sujet n’existe quasiment pas, ainsi les victimes présumées, malgré l’alerte peuvent rester confrontées à leur harceleur.
L’enjeu médiatique incite les entreprises également à trouver des solutions amiables en espèces sonnantes et trébuchantes que ce soit pour le harceleur et la victime. Il arrive que le harceleur soit sorti d’une entreprise avec un pécule non négligeable. La victime, elle, doit se reconstruire, l’argent étant un facteur parmi d’autres mais pas le plus essentiel.
Certains me diront que les IRP sont là pour éviter ses situations. Je leur réponds : avec quelle représentativité ? Les IRP sont les dernières personnes auprès desquelles les victimes se rendent pour discuter du sujet de harcèlement. Il y a sans doute, encore une fois, à renouveler l’image vieillissante de ces instances dogmatiques et trop rarement productives.
On voit bien le gouvernement en jouer, en ce moment, avec les retraites.
Mon article reste décousu dans sa structure. C’était l’occasion pour moi, de me reposer quelques questions sur ce sujet suite à des échanges récents. Les différents types de harcèlements sont liés, trop souvent, aux pouvoirs en place et en ce sens, ils restent difficiles à dénoncer. Récemment, une jeune femme de mon entourage a subi ce type de harcèlement. je l'ai appris quelques semaines après les faits…un accord avait été trouvé avec la société, et, le manager incriminé est sorti de l'entreprise avec un pactole dans le cadre d'une négociation…. tout cela pour éviter un impact juridique et donc potentiellement médiatique.
Je me demande bien quelle est la place du préventeur face aux situations de harcèlement moral ou sexuel. En entreprise, je n’aurais sans doute pas toujours été très à l’aise, au moins pendant mes premières années professionnelles, pour aborder ce sujet.
A votre écoute.
Jerome