La cascade en prévention
Ou plus je descends plus je dois me poser la question de l’efficacité de ma solution.
A l’instar du PDCA et de l’amélioration continue, j’ai échangé lors d’une formation avec une personne qui m’a fait rebondir sur une idée simple pour retenir la pertinence des solutions en prévention.
Est-ce un outil où un visuel d’aide à la mémorisation… à vous de choisir et peut-être que pour certains cela ne parlera pas du tout. L’objectif d’un blog étant de partager, je vous propose cette réflexion autour de la cascade en prévention des risques professionnels.
L’image de la cascade est liée aux 9 principes généraux de prévention, en droit français :
Pour mettre en place une démarche de prévention, il est nécessaire de s’appuyer sur les neuf grands principes généraux (L.4121-2 du Code du travail ) qui régissent l’organisation de la prévention.
- Éviter les risques, c'est supprimer le danger ou l'exposition au danger.
- Évaluer les risques, c'est apprécier l’exposition au danger et l’importance du risque afin de prioriser les actions de prévention à mener.
- Combattre les risques à la source, c'est intégrer la prévention le plus en amont possible, notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires.
- Adapter le travail à l'Homme, en tenant compte des différences interindividuelles, dans le but de réduire les effets du travail sur la santé.
- Tenir compte de l'évolution de la technique, c'est adapter la prévention aux évolutions techniques et organisationnelles.
- Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, c’est éviter l’utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres.
- Planifier la prévention en intégrant technique, organisation et conditions de travail, relations sociales et environnement.
- Donner la priorité aux mesures de protection collective et n'utiliser les équipements de protection individuelle qu'en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.
- Donner les instructions appropriées aux salariés, c’est former et informer les salariés afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention.
Avec le temps on les retient bien évidemment, certains les connaissent par cœur, de mon côté, l’approche visuelle a été un levier pour les partager et les ancrer.
De quelle manière ?
Cette mise en image simpliste m’aide à garder en mémoire la priorité d’actions et à la transmettre aux entreprises avec lesquelles je travaille.
Ces 9 principes, restent pour moi, le socle non négociable de toute démarche de prévention. Que vous soyez de sensibilité « conformiste » ou « culturelle » en prévention, la réglementation nous met d’accord à travers ces 9 éléments.
La priorité existe pour la suppression du risque vis-à-vis des instructions. Toutefois, les améliorations, dès que le risque n’est pas supprimé, sont complémentaires.
Cette priorité, je la garde toujours en mémoire avec un exemple simple vis-à-vis d’un ACD dangereux par inhalation… pourrait-on donner pour seule instruction à une personne exposée au risque de respirer le moins possible ???
Au même titre que l'on forme sur les gestes et postures ou que l'on met en œuvre des échauffements ou de la sophrologie contre les TMS… on combat un peu la partie psycho-sociale pour peu que ces événements ne soient pas imposés. Pour la majorité, on reste sur le 9è élément en modelant les acteurs de premier rang à devenir parfois des sportifs de haut niveau tant leurs gestes sont non reproductibles avec autant de dextérité et de précision pour le commun des mortels…
Agir sur les comportements à travers les démarches prônées par de trop nombreux acteurs en prévention reste également sur les instructions appropriées…
Volontaire sur l’approche systémique des risques comme sur les solutions, nous pouvons considérer que chaque entreprise possède ses risques :
- Techniques
- Organisationnels
- Humains
Et, face à ces risques et leurs survenances, nous réagissons avec des mesures H.O.T (Humaines, Organisationnelles et Techniques). La dimension santé de la prévention reste le parent pauvre des démarches actuelles. On chasse encore trop l’accident au détriment des véritables impacts longs termes. L’entreprise vit au jour le jour où avec des ROI sur 12 à 36 mois. Évoquer en qualité de préventeur des potentiels impacts sanitaires à 10-15 ans voire beaucoup plus dépasse l’entendement des dirigeants. Étant moi-même chef d’entreprise, je comprends mieux cette difficulté de projection.
Cet obstacle se retrouve dans les solutions court-termistes mises en œuvre en formant les personnes plutôt qu’en agissant sur les organisations ou la suppression du risque.
Ce que nous avons repris aux pays anglo-saxons sur la mise en œuvre des dernières techniques viables et non polluantes pour l’environnement, nous devrions y penser sur la prévention. J’ai ce sentiment désagréable que nous agissons plus efficacement pour l’environnement que pour les femmes et les hommes des entreprises grâce à ce type de législation.
Les 9 principes de prévention résument bien cette possibilité pourtant qui est offerte à toutes les organisations de réduire ses propres risques en agissant selon différents leviers.
Mais le Code du Travail est ainsi fait que toutes les particularités écrites ensuite sur le bruit, les vibrations, les produits chimiques…. font que ces principes sont perdus de vue au sein de trop d’organisations.
Et si j’avais un souhait, c’est que chaque étudiante(e) formé en prévention des risques garde ces 9 principes de prévention en mémoire…
Jerome
Même approche/combat que pour les RPS, la prévention primaire fait défaut dans le plan d’action proposé par les employeur . Voir article très intéressant sur https://www.preventica.com/actu-enbref-prevention-primaire-risques-psychosociaux-010319.php?utm_content=682707&utm_source=news&utm_campaign=news+safety+mars-400038514&utm_medium=safety
merci super!