La S&ST se veut être un sujet partagé et d’échange en toute transparence au sein d’une organisation. Dès lors, la comptabilisation des sinistres est un indicateur de correction mais en aucun cas un indicateur de pilotage.
Que ce soient les pyramides de Bird ou d’Heinrich, chacun visualise clairement que l’on ne peut piloter la sécurité et la santé au travail avec les parties émergées de l’iceberg que sont les accidents coporels connus.
Les événements sans conséquence corporelle, les rattrapages de conduite, les récupérations par un collègue sont les événements précurseurs d’incidents potentiellement plus graves
Ce sont également le coeur du métier de préventeur (il ne faut pas perdre de vue que les réglementations & les certifications survolent ce domaine).
Beaucoup se tournent vers des démarches de visites comportementales de sécurité ou behaviour based safety.
Le comportement en S&ST est un terme à utiliser avec certaines précautions.
Tout accident lorsqu’il fait l’objet d’une analyse simple va s’arrêter sur des causes souvent liée à l’accidenté, ainsi il est aisé de faire le parallèle entre le comportement de l’opérateur et l’accident survenu.
Cependant, les analyses d’événements non souhaitées, lorsqu’elles sont complètes révèlent des causes profondes émanant des choix des organisations parfois au niveau stratégique.
Dès lors le comportement doit être partagé par chacune des composantes de l’organisation. Toute démarche d’amélioration en matière de S&ST se partage pour être viable dans le temps et rechercher l’atteinte de la résilience organisationnelle.
Concrètement sur le terrain, si je chasse le Tf, l’information un jour ne me remonte plus.
Les événements non souhaités sont cachés
Lorsqu’un ENS grave survient, je suis surpris alors qu’il s’agit d’une évidence statistique (je me suis efforcé de cacher tous les précurseurs dans ma démarche d’objectif basé sur la sinistralité).
Aujourd’hui le préventeur peut s’appuyer sur de nombreux indicateurs de prévention que ce soit :
– la formation et l’accueil au poste de travail
– le suivi et la réalisation des EvRP
– les actions engagées et réalisées
– l’intégration pluridisciplinaire dans les projets,…
ce sont ces indiacteurs qui doivent aider au pilotage de la S&ST : Uniquement PREVENTION/PROTECTION
Dans toute démarche de fond, il n’est pas surprenant de voir une augmentation des signalements des dysfonctionnements dans les premiers mois voire les premières années. Cette première phase peut s’apparenter à une mise en confiance entre salariés et encadrements sur la réalité du travail (on accepte de voir le travail réel et donc les écarts avec ce que l’on pense ou ce que l’on souhaite en qualité d’encadrant).
Si les bases d’une démarche en S&ST sont posées ainsi, il y a fort à parier que, sur le moyen-long terme, les résultats seront pésents et bien avant le Tf sur des indicateurs d’absentéisme, de performance etc…
La transparence est l’un des piliers de la S&ST.
Celle-ci ne s’acquiert pas par une certification mais réellement par une culture qui se transforme en valeur d’entreprise.
@+
Jerome