Comportement quotidien et prévention
Les approches individuelles sont le fait de l’éducation, des personnalités et collectifs rencontrés. Elles sont aussi les conséquences des exemples, du sens donné par la collectivité, le positionnement des élites et, en général, de tout ce qui peut nous servir de référence.
La sécurité routière n’a jamais été un enjeu culturel en France et ce n’est toujours pas un support de notre culture. Depuis la grande cause nationale décrétée par feu notre ancien président J. CHIRAC et les moyens mis en œuvre pour le contrôle-sanction automatique, peu de choses ont évolué.
Les résultats sont présents pour ce qui est de la morbidité, c’est incontestable. Et comme je l’ai déjà écrit : j’aurai aimé que cela soit réalisé plus tôt m’évitant peut-être quelques tragédies parmi mes proches.
Dans mon département, les décès au 1er décembre sont 3 fois moins élevés que l’année passée. Pourtant, au quotidien, les comportements observés ne changent pas. Les radars ont été pendant plusieurs mois inutilisables car recouverts de peinture, comme dans de nombreux endroits en France.
- La semaine passée, une voiture double une file de 4 autres véhicules dont un camion en pleine côte. J’ai eu peur, voire même très peur à tel point que j’ai ralenti tellement je m’attendais à un accident… il ne s’est rien passé.
- Ce matin, je passe à proximité d’un lycée, un car s’arrête pour que les élèves descendent. La route est à double sens, un passage piéton se trouve 10m devant le bus.
Je m’arrête derrière celui-ci, une voiture fait de même derrière moi, …, et la troisième voiture, sans doute plus pressée et sans tenir aucunement compte des lycéens qui pourraient surgir devant le bus s’engage et double pour passer avant que les lycéens n’arrivent au passage piétons. J’ai dû être arrêté moins de 2min derrière ce bus scolaire !
Cette voiture, par le jeu des feux tricolores, je la retrouve juste devant moi 1,5km plus loin…
Dans ces deux cas, je me demande ce que peuvent bien être les comportements de ces deux personnes dans leurs entreprises.
L’année 2018 a montré que nos accidents du travail ont augmenté en France (cf publication de la semaine passée)
Ces personnes se mettent en danger et risquent la vie d’autres personnes de manière directe. En ont-elles conscience ? A priori, non.
Lorsque j’évoque avec des managers mon habitude de régler mon régulateur de vitesse un peu en dessous des limitations de vitesse, cela apparaît comme « lunaire » tellement nos comportements sont différents au quotidien.
Pour autant, dans ces moments d’économies d’énergies, stabiliser sa vitesse et adapter son comportement sont deux éléments qui limitent nos consommations. Nous sommes dans un positionnement gagnant-gagnant :
- Réduction du risque routier.
- Réduction de la consommation.
- Réduction de la fatigue.
Aborder la notion de comportement individuel et d’impact collectif est plus que nécessaire dans tous nos actes quotidiens.
J’ai toujours été favorable à une incitation à s’exercer au Code de la route, voire reprendre quelques heures de conduite à échéance fixe.
Les députés se sont toujours opposés à la visite médicale à partir d’un certain âge.
Une « police de la route » n’existe toujours pas qui pourrait autant faire appliquer les règles que sensibiliser.
Pour les sensibilisations, l’État s’en remet bien trop souvent à des associations s’appuyant sur des retraités (ô combien volontaires et à remercier). Mais, est-ce vraiment leur rôle et quelle est leur crédibilité ?
« S’amuser » à la voiture tonneau, prendre un choc dans le siège incliné, …lorsque l’on constate les comportements au quotidien, ce ne sont certainement pas ces pratiques qui vont changer les comportements sur le long terme.
Peut-être que l’État attend la future voiture autonome comme solution miracle…dans ce cas, nous allons continuer à subir et mourir encore pendant quelques années.
Jerome