Evaluation des risques et risque sanitaire (covid 19) v2

Bonjour,

Je suis surpris par la quantité d’experts que nous nous découvrons en France sur ce sujet du risque sanitaire, de la microbiologie et de l’épidémiologie. Je ne savais pas qu’autant de personnes s’intéressaient à cette matière qu’est le risque , en général.

De mon côté je me suis toujours décrit comme un généraliste de la prévention par une approche systémique. Aussi, laissons la passion de côté pour agir de manière pragmatique.

Il nous est demandé d’évaluer les risques et donc de mettre à jour le document unique d’évaluation des risques.

La première version de cet article date du 19 mars soit, il y a juste un mois. Qu’est-ce qui a évolué depuis cette date ? pourquoi proposer une mise à jour ?

EvRP, document unqiue et risque sanitaire
Article du 19 mars 2020

 

Tout d’abord, nous sommes toujours en confinement et pour celles et ceux qui doutaient du risque il y a un mois, j’ose espérer qu’ils ont pris conscience de la situation.

En complément, nous abordons une phase délicate qui va durer plusieurs mois : la transition d’une période d’obligation de mesures de prévention à une phase d’intégration de certaines mesures dans notre quotidien et la nécessaire « compréhension » de celles-ci.

Cette période est loin d’être gagnée car il s’agit d’être convaincus tous individuellement du bien-fondé et de la pertinence des mesures de prévention. Cette étape passe en grande partie par l’exemplarité de chacune et chacun, c’est apprendre, pour beaucoup de corps de travailleurs à avoir un discours homogène et appliquer les mesures élémentaires de prévention.

Que faut-il penser d’infirmier(e)s disant que le masque public est inutile alors que l’académie de médecin prône leur port ? Qu’en est-il de pompiers ou de gendarmes réalisant un barbecue entre voisins en dépit des mesures de confinement ? Comment prêter crédit à un élu qui continue à se rendre à sa mairie chaque jour alors que la grande majorité des activités peut se faire à distance ?… Ces exemples ne sont que des éléments très concrets de nos situations quotidiennes et réelles. Elles ne visent aucune population puisque le propre de nos pratiques est d’être en lien avec nos croyances. Celles-ci sont très difficiles à faire bouger.

Donc, évaluer les risques revient, dans notre situation à évaluer aussi la pérennité des mesures et la transformation des habitudes sur le long terme.

Chefs d’entreprises, ne cherchez pas à être parfaits.

La mise à jour de votre document unique passe, au préalable, par une évaluation de votre situation.

Il ne faut rien réinventer mais plutôt utiliser les propositions gouvernementales en données d’entrée de votre état des lieux. Par exemple :

Question

Fait

A faire

Non concerné

Observations

1 – affichage des gestes barrières

 

 

 

 

2 – communication des gestes barrières (oral, papier, envoi individuel sur adresse mail, sms,…)

 

 

 

Traçabilité des personnes présentes.

3 – suppression des réunions physiques

 

 

 

 

4 – aménagement des zones de type vestiaires, salle de pause, pointeuse, …

 

 

 

Aménagements possibles sur les horaires, les temps de pauses, le plan de circulation,…

5 – Aménagement des horaires de travail

 

 

 

 

6 – aménagement du télétravail

 

 

 

 

7 – mise en œuvre du contrôle de la T° des personnels à l’entrée du site

 

 

 

 

8 – mise en œuvre d’un questionnaire d’auto-évaluation de sa santé

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vous proposerai une liste spécifique utilisable via google form sous quelques jours avec une évaluation en direct. Mais ce premier listing équivaut à un début d’évaluation des risques.

 

Ce qui va nous intéresser se trouve également dans la formation et le contrôle des mesures préconisées.

Si porter un masque est habituel dans de nombreuses entreprises :

  •  par mesures sanitaires dans l’agro-alimentaire,
  •  par mesures de sécurité pour des masques P1 à P3 dans d’autres activités lorsque les EPC font défaut ;

nous sommes nombreux à découvrir ce type d’équipement.

Que ce soit un masque de protection respiratoire, un masque à usage médical ou un masque barrière (non sanitaire), le « bon » port n’est pas inné ; il faut donc former à son utilisation (mise en place, retrait définitif ou non pour boire, …)

Le risque sanitaire est nouveau pour de nombreuses entreprises, nous devons donc toutes et tous intégrer, désormais, celui-ci dans notre formation d’accueil.

 

Et si vous faites partie des très nombreuses entreprises et collectivités où les matériels, équipements sont communs à plusieurs salariés ou agents, alors une organisation différente du travail est à mettre en place. L’habitude doit être :

  • Un outil = un opérateur (trice) ;
  • Un véhicule = une personne

 

Des process de nettoyage sont à mettre en œuvre. Ils ne sont pas à inventer mais à reprendre sur le site du ministère du travail (https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/l-actualite-du-ministere/article/coronavirus-covid19-quelles-mesures-l-employeur-doit-il-prendre-pour-proteger)

Ministère du travail 2020
règles de nettoyage des locaux

L’évaluation des risques ne va pas prendre forcément la forme de votre document unique dans un premier temps. Ce qui importe c’est d’agir.

Aussi, tout ce que vous faites, écrivez-le, intégrez votre CSE et notifiez tout par écrit. Vous verrez que vous construirez, petit à petit votre organisation. D’une évaluation initiale qui pourra vous inquiéter, vous allez avancer pas à pas pour revenir à une situation de travail qui vous satisfera à l’issue.

Plus que la forme, c’est le fond de votre démarche qui prévaut.

Pensons toutes et tous à ce changement qui contrairement à l’épidémie du H1N1 ou à Ebola qui nous paraissaient bien lointaines va nous marquer pour longtemps. Nos changements actuels doivent être le tremplin d’un changement durable dans nos relations interindividuelles qu’elles soient professionnelles ou personnelles.

Notre exemplarité est l’un des premiers leviers de réussite de ce changement.

Alors avançons !

Jérôme

P.S. la prévention des risques est un métier et vous faire assister par un préventeur est un gage de qualité. Iriez-vous demander à votre comptable de s'occuper de la qualité produit ? il en est de même pour la prévention des risques professionnels. Si vous voulez que vos actions soient durables entourez-vous d'un professionnel.

 

 

 

 

 

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