la santé, la retraite et l’activité professionnelle

Age de la retraite, débats et travail à tout âge.

L’actualité relance le débat sur l’âge du départ en retraite. 62 ou 64 ans… le nombre d’années de cotisations ne semble toujours pas une priorité, on parle de décote et de surcote.

A priori, en France, le nombre moyen d’années en retraite est de 27 ans.

A 40-45 ans on parle déjà de sénior et on reçoit son premier relevé de retraite à cet âge-là, je crois…

 

L’industrie manufacturière, en France, comme dans de nombreux pays de l’OCDE peine à conserver ses effectifs et ses marchés face à la concurrence de pays agressifs et émergents (commercialement).

 

La flexibilité du marché du travail est inexistante. Nos murailles tant du côté employeurs qu’employés sont présentes et chacun veut garder ses prérogatives.

Nous restons le premier pays par ses prélèvements sur les entreprises.

 

Le travail et la retraite sont-ils des éléments immuables ?

Peut-on considérer qu’une carrière professionnelle est homogène et de capacité de production équivalente tout au long de la vie.

 

Je vais m’appuyer sur quelques éléments factuels :

La qualification au 100m pour les championnats de France d’Athlétisme :

JUF

11’’90

JUM

10’’65

ESF

11’’90

ESM

10’’55

Elite F

11’’70

Elite M

10’’50

Masters

Sur inscriptions payantes… les résultats sont les suivants

35 ans F (1ère)

12’’99

35ans H (1er)

11’’18

45 ans F (1ère)

13’’66

45 ans H (1er)

11’’48

55 ans F (1ère)

13’’16 (2nde en 14’’12)

55 ans H (1er)

12’’16

 

Les niveaux évoluent avec le temps et celle ou celui qui aura pu parcourir le 100m en moins de 11’’ aux alentours de 25 ans se situera sans doute proche de 11’’5 voire + 10 ans après selon la poursuite de son entraînement.

De mon côté, à 45 ans, je n’ai aucune idée de performances que je pourrais atteindre sans voir lancé le javelot ou le disque pendant 20 ans…

 

Dans l’industrie manufacturière, un salarié occupe un poste sans distinction d’âge avec des objectifs de productions identiques qu’il ait 25 ou 55 ans. Les capacités de production sont données par les équipements et leur fonctionnement (TRS). Nos contraintes socio-économiques qu’elles soient ou non directement mondialisées sont impactées par cet environnement.

En France on continue à taxer l’investissement et les Hommes à un niveau ayant peu d’équivalent dans le monde.

Nos relations de travail sont parfois tendues lorsqu’il s’agit de discuter du temps de travail, des salaires et autres « avantages acquis ».

Pourquoi ces éléments ?

Physiquement et moralement, nous ne sommes pas constants dans le temps alors que l’Homme moyen et la Femme moyenne sont normés. Nos capacités à déplacer, porter, produire changent et perdent, avec le temps, en puissance. Nous sommes, en parallèle, amenés à développer des cheminements, des habitudes propres et ainsi compenser nos déficits de force/puissance.

 

Dans l’industrie manufacturière, avec une certaine technicité, il est fort probable que le consensus [dextérité ; capacité fonctionnelle] se trouve après quelques années d’expériences (peut-être 10 ou 15 années). Mais il est également possible que ce couple soit plus orienté savoir-faire que puissance auquel cas, il faudra quelques années de plus.

Le débat sur la retraite tient très peu compte du travail réel.

Il est orienté par des politiques sur un base quasi exclusivement financière et non socio-économique.

Le travail a largement évolué depuis 30 voire 40 ans.  De l’industrie, nous avons glissé vers les services. Il est important, cependant, de garder en mémoire cette industrie française qui a la capacité à produire de la richesse avec des activités parfois encore difficiles.

Les services ne se passent pas uniquement dans des bureaux, ce sont les services à la personne, les entreprises de nettoyage, … qui se sont développées avec également des conditions de réalisation du travail très diverses.

 

Aussi, il me semble que les positions dogmatiques sont dépassées depuis très longtemps chez les salariés alors qu’elles restent profondément ancrées chez les syndicats. Le dispositif de pénibilité initial visait à réparer les « préjudices » subis selon les parcours professionnels individuels de chacun. Réparer n’est pas prévenir, certes, toutefois ce dispositif avait le mérite d’accepter certaines situations plus à risques pour la santé et de tenter la compensation. Il a été détricoté et a créé plus de frustrations désormais que de satisfactions.

De plus, notre droit peut apparaître surprotecteur et déresponsabilisant dans ce contexte de méfiance inter-syndicats. Alors qu’il y a encore 25 ans, il était aisé de pouvoir trouver un job d’été dès 16 ans, aujourd’hui, cela devient impossible. Nous transmettons quasi exclusivement des messages négatifs autour de la sphère professionnelle et en particulier les industries. Alors que dans certains pays, il est d’usage d’avoir un « petit job » dès le lycée pour se préparer à l’autonomie, mieux connaitre les relations professionnelles et le monde de l’entreprise, nous avons fait du travail un lieu fermé ayant une image négative.

Notre débat actuel autour de la retraite est un combat d’arrière-garde. Nous avons besoin de libérer notre façon de penser le travail et de vivre le travail pour mieux assurer notre avenir que nous soyons jeune ou moins jeune. La santé mental et physique de chacun de nous en dépend. Les schémas de rapiéçage, un jour autour de la formation professionnelle, un autre jour autour des retraites, en passant par les interdictions posées autour de « certaines catégories de travailleurs », ont éloigné les français du monde du travail. Ce monde du travail est vécu comme annihilant et asservissant par nos relations étriquées et ancestrales.  Sources de nombreux maux ( cf les éléments du réquisitoire dans le procès orange)

Là où on parle retraite ou réforme de la santé au travail, j’invite à bousculer notre monde du travail pour y puiser les ressources de votre santé et de notre sécurité.

Jerome

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