Bonjour,
A la lecture de différents documents dont certains issus du réseau anact-aract et à la faveur d'échanges lors de conférences, j'en arrive à me demander si la QVT n'est pas une expression nouvelle pour désigner les Conditions de Travail au sens large.
Lorsque je parle de conditions de travail, cela relève de l’ensemble des éléments contribuant de près ou de loin à l’exécution du travail dans un environnement donné.
Aussi, que ce soit :
– L’organisation managériale qui contribue largement aux conditions de travail par son positionnement, son exemplarité
– La gestion de la production, impactant les flux, générant ou pas des tensions internes voire externes selon les fluctuations de la production,
– Les sujets de santé au travail et de sécurité par les expositions à certains agents chimiques, physiques ou biologiques
– …
La qualité de vie au travail revient à poser les bonnes conditions de travail pour assurer le bien-être des salariés par la suite. Il me semble que les conditions mises en place par l’entreprise pour ses collaborateurs va ensuite générer ou non un certain degré de satisfaction au travail.
Aussi, comme souvent dans cette approche, nous mélangeons des fondements avec des conséquences. On ne décrètera pas de l’épanouissement individuel, de la création de valeur ou de la fidélisation des équipes. Ce sont les conditions d’exécution du travail, favorables ou non qui aideront les salariés à apprécier leur qualité de vie au travail.
La qualité de vie au travail doit nous amener à réfléchir sur le sens donné au travail et notre volonté de moins parler de travail que de bien-être ou de qualité de vie, comme si le travail revenait à ses racines latines (trepalium). Il devient incorrect de parler de travail !
Ces réflexions me font rebondir sur deux ouvrages que j’ai lus il y a déjà quelques années :
– « La fin du travail » par Jeremy Rifkin 1997 – Ed la découverte
– « L’identité au travail » par Renaud Sainsaulieu – presses de sciences Po 1988 (3è éd.)
Ce ne sont pas des ouvrages récents mais ils sont, à mon avis, très proche de notre actualité. Ils contribuent pour ceux qui veulent en prendre le temps à la compréhension des sujets actuels. Le sujet de la qualité de vie au travail n'est rien qu'un nouveau terme pour désigner des sujets intégrés dans nos organisations depuis longtemps et pour lesquels l'aversion des salariés évolue avec le temps.
bonne journée
Jérôme
Hello !
Je crains que la formule « QVT » soit une trompe l’oeil.. une manière de nommer « positivement » d’un problème (la mauvaise qualité de vie au travail) qui se pose avec toujours plus d’acuité dans nos entreprises… de la même manière que la perspective de réduction d’effectif plus ou moins dure peut être nommée « gestion prévisionnelles de l’emploi » par exemple. Au moins l’ancienne formule « amélioration des conditions de travail » pointaient que ces conditions de travail (ou de vie au travail) devaient être améliorées.
Parler de QVT n’est-ce pas une manière subliminale ou insidieuse de dire que la vie au travail est de qualité ?
A+
je suis assez d’accord avec toi sur ta conclusion la « QVT » c’est sans doute plus sexy que parler d’amélioration des conditions de travail. Aussi, je me pose la question de la place du préventeur puisqu’il semble que ce dossier QVT soit repris de manière plus politique que dans un axe de réelle volonté d’efficience pour la grande partie des entreprises. Mon avis est que le préventeur devrait être au centre des débats alors que ce dossier est repris par les RH.
Jérôme