Baromètre IRSN 2018
La perception des risques et de la sécurité par les français
« Les trois sujets de préoccupation majeurs des Français en 2017 sont, comme en 2016, le terrorisme, le chômage ainsi que la misère et l’exclusion. Cependant, les préoccupations relatives au chômage reculent nettement – en diminution de 8 points par rapport à 2016.
Dans le domaine de l’environnement, le réchauffement climatique demeure la première préoccupation des Français avec 48 % de citations, niveau atteint en 2015 au moment de la COP 21.
Parmi les activités industrielles ou technologiques, les centrales nucléaires apparaissent une nouvelle fois aux yeux des Français comme celles ayant le plus grand potentiel catastrophique. Dans le Baromètre IRSN 2018, la perception de leur potentiel à provoquer un accident grave se dégrade et rejoint celle observée dans l’édition 2012, pour laquelle l’enquête s’était déroulée quelques mois après l’accident de Fukushima. »
Il est intéressant de lire les informations relatives à l’expertise et aux experts ainsi on peut lire que pour 80% des personnes interrogés elles sont « bien d’accord » et « entièrement d’accord » avec « respecter les règles, c’est le meilleur moyen de diminuer un risque ».
Pour autant, en qualité de préventeur mais surtout de conducteur sur la route, il me semble que si ce taux était effectivement mis en œuvre par les « sondés » peut-être n’y aurait-il pas autant de comportements à risques sur nos routes françaises. On sait également que lorsque l’on établi une règle elle sera transgressée on ne connait pas qui le fera ni à quel moment ?
Aussi à lire ce résultat, j’ai ce sentiment qu’il vaut pour les autres mais pas pour ceux qui ont participé à ce baromètre (allez-y en premier, j’irais ensuite).
« Le cancer se place d’emblée comme la situation ayant le niveau de risque perçu le plus élevé. Huit Français sur dix considèrent que les risques pour les Français en général sont élevés ou très élevés dans le domaine du cancer, qui fait son entrée dans le Baromètre cette année. »
Ce résultat est intéressant. Dans la même évaluation, des éléments tels que les perturbateurs endocriniens, le tabagisme, les nanoparticules, la pollution de l’eau et de l’atmosphère, l’alcoolisme, …complètent le tableau. Ce sont des facteurs de risques du cancer (alcool et tabac seraient à l’origine de 120.00 décès prématurés par an dont une grande part se manifeste par un cancer). Nous sommes toutes et tous touchés de près ou de loin. Il est sans doute rare, aujourd’hui, qu’une famille entière soit passée au travers. Cela rend donc ce risque plus concret que d’autres à nos yeux et en même temps mal maîtrisé tant il concerne des enfants autant que des personnes âgées.
« Les risques collectifs non technologiques. Qu’il s’agisse des accidents domestiques, de la canicule, du bruit ou des inondations, ces risques sont considérés comme plutôt faibles, accompagnés par une bonne information et par un niveau de confiance dans l’action conduite au-dessus de la moyenne »
Je vois ici le rôle des médias et des institutions… alors que les activités domestiques et de loisirs engendreraient entre 18 et 20.000 décès par an ils se classent très loin de nos préoccupations. Ils sont diffus, ne font pas l’objet de médiatisation, on les retrouve dans les faits divers (décès sur un terrain de foot, un enfant écrasé par son grand-père, une chute de cerisier,…). Notre sensibilité est absente sur un sujet qui se joue dans notre quotidien et où nous ne sommes pas prêts à laisser entrer des règles. Seules les détections incendie et les protections des piscines ont été imposées dans nos vies privées.
Nous pouvons utiliser une tronçonneuse comme bon nous semble, stocker des engrais près du carburant pour le motoculteur, stocker nos produits de nettoyage à portée des enfants, poser une chaise sur le lit pour changer une ampoule, …. Et comme tout cela touche à notre vie privée, nous considérons que nos pratiques sont sûrs jusqu’à preuve du contraire.
Ce ne sont que quelques extraits commentés librement.
Ce baromètre est fort intéressant et je ne peux que vous conseiller de vous y plonger. Lorsque l’on parle de culture de sécurité ou de prévention(je préfère), ce document est le reflet d’une vérité à intégrer dans sa réflexion et ses actes de prévention.
Jerome