J’habite un très joli département, la Mayenne. Et oui, nous sommes peu nombreux, 310.000, et cette année, je pense que nous sommes une exception. En 2018, la mortalité routière en France représentait 3259 décès dont 21 dans mon département.
Fin juin 2019, nous constatons 2 décès. Certes, ce sont deux décès de trop mais quelle évolution ! ce qui est surprenant, ce sont les écarts à la règle et les radars grimés sur une bonne partie du 1er semestre. Nos infractions ne baissent pas pour autant et j’ai peur que statistiquement, nous ayons des événements graves en retard.
Que la vitesse soit limitée à 80 ou 90km/h, il n’y a pas de débat. L’enjeu se situe au niveau de nos comportements individuels qui posent la limite de la vie en collectivité. En parallèle de l’article de journal en PJ, le relais s’est fait sur la télévision. Une personne de la SANEF était filmée circulant à 128km/h sur autoroute. Elle confirmait factuellement les vitesses inadaptées de la majeure partie des conducteurs.
Et que dire du téléphone volant. On reconnaît désormais assez aisément ces afficionados du petit écran :
- Pour l’un je regarde un film ou des clips en conduisant
- Pour l’autre je lis et réponds à mes messages,
- Et encore, n’oublions pas toutes celles et ceux qui (hors Bluetooth) n’arrivent plus à coordonner paroles et pied droit. Pris(e) dans leur conversation ultra-importantes, ils et elles oublient que la route se partage (distance de sécurité, vitesse, dépassements, …)
Ce papier sur la sécurité routière car, il me semble que nos comportements routiers sont le reflet de nos convictions de nos personnalités et de notre environnement ambiant.
Toujours à fond, ne jamais s’ennuyer, être hyper-actif, cela pourrait être notre approche actuelle sur la route.
Si vous ne l’avez jamais fait, je vous invite à vous caler à 80km/h, 108 et 128 selon les limitations (je n’ai pas encore osé me caler à 78 tellement à 80km/h c’est tellement compliqué avec les autres usagers qu’ils soient VL ou PL.
Je serais intéressé par vos retours d’expériences…
La route serait-elle devenue le reflet de nos travers ?
A l’opposé de certaines cultures (pays), dans lesquels un feu rouge est respecté par les piétons, une limitation de vitesse en zone chantier fait tomber la vitesse des usagers au niveau de la préconisation, en France nous continuons dans notre incivilité quotidienne.
En France respecter la règle collective c’est être isolé. Notre individualité prime jusqu’à l’événement soudain qui nous fait prendre conscience de notre environnement. Les présidents et présidents d’associations contra la violence routière sont dans ces fonctions car il (elles) ont connu des drames parmi leurs proches. Ce n’est pas inné et c’est un autre drame.
Plutôt que d’agir pour le bien collectif, nous partons d’un cas particulier pour l’élargir à un ensemble. Je fais partie de ces personnes, peut-être plus sensibles que d’autres par mon passé de pompier volontaire et mon cursus en prévention.
L’émotion n’est pas toujours le bon levier de d’activation de relais chez autrui. Cette émotion est, depuis quelques années, bannie de notre environnement. Faire connaître ses émotions est assimilée à de la faiblesse.
Alors, que faire ? quelles voies de sensibilisation et leviers de changement ?
- Là où les gilets jaunes se plaignaient des coûts, ils auraient pu inciter à mieux respecter les limitations de vitesse et donc réduire les consommations.
- Là ou la contrôle sanction se développe, nous pourrions mettre en œuvre une véritable police de la route autant axée sur la prévention que sur les contrôles, mais avant tout avoir un contact avec nos fonctionnaires qui ne soit pas uniquement conflictuel (c’est trop souvent le cas avec nos fonctionnaires).
- Là où notre permis de conduire est à vie, autoriser les conducteurs qui le souhaitent à suivre des stages de conduite, de Code et ainsi bénéficier d’un bonus de points voire d’assurance (cesser avec la mesure uniquement négative).
- Là où notre permis de conduire est à vie, imposer une visite médicale à partir d’un certain âge (ceci devant aller de pais avec un meilleur développement des réseaux de transports collectifs dans le milieu rural).
- Là où la sanction pécuniaire et la privation des droits sont rois, imposer des travaux d’utilité publique axés sur la route et ses dangers aux contrevenants.
- …
Il reste beaucoup à faire et si la sanction a toujours été la voie privilégiée en France, il est urgent de faire comprendre les enjeux pour que chacun s’approprie ce sujet.
Conduire, ce n’est pas « aller d’un point A à un point B en le moins de temps possible ».
A bientôt et belles vacances à chacune et chacun de vous.