Prévenir vaut mieux que guérir !
A la lecture du baromètre IRSN, la citation en titre m’est venue à l’esprit assez rapidement. A priori, nous sommes relativement circonspects face à nos experts, en France.
Cette citation « mieux vaut prévenir que guérir » est-elle toujours d’actualité ? du moins, est-elle applicable de manière pragmatique et factuelle ?
Prévenir signifie une certaine conscience de la situation et, ou, de l’événement, que nous craignons. Que les conséquences soient Humaines, Économiques, Environnementales, Juridiques, …, pour se poser les bonnes questions de prévention, anticiper ; les faits sont nécessaires à ce positionnement.
Notre évolution culturelle et les enjeux politiques, surtout pour les aspects environnementaux, sont deux facteurs émotionnels, donc non factuels, qui guident nos décisions. Sur ce point précis du risque environnemental, on observe deux « maximes », malgré l’engagement de chacun sur l’importance de l’environnement :
- NIMBY : Not In My Back Yard (pas dans mon jardin, en gros, pas près de chez moi !)
- NIMEY : Not in My Election Year (pas dans mon année électorale !)
Aussi, que ce soit une installation agricole (poulailler, ferme des 1000 vaches, …) un centre de tri-traitement des déchets, une installation industrielle, …, y compris intégrant un fort enjeu d’emploi, nous refusons la proximité et la mise en œuvre de ces installations.
Nos refusons voire réfutons les études d’impacts et environnementales au motif du principe de précaution. L’actualité, qu’elle soit traitée de manière traditionnelle ou à travers les nouvelles technologies, préfère le sensationnel au factuel. Il devient ainsi de plus en plus difficile de trier les informations qui nous parviennent. Les recours de certaines associations environnementales mettent allongent le temps du développement économique (de manière justifiée ou non !).
Aussi, comment pouvons-nous appliquer le réel et prendre en compte l’état des connaissances et de la recherche ?
Nos comportements actuels sont liés à des croyances qui évoluent petit à petit vis-à-vis du risque. Là où, dans les années 60-70, les médias relayaient peu les événements industriels (par une culture médiatique différente et moins développée). Nous avons vécu, en direct, certains événements dramatiques dans les années 80 (Bhopal, Tchernobyl, et autres événements environnementaux, …).
La fin des années 80 et l’aube des 90’s ont mis à mal les décisions politiques à travers les scandales des hormones de croissance et du sang contaminé.
Depuis, y compris pour les plus jeunes, nous avons toutes et tous pu mesurer les événements industriels, environnementaux et médicaux qui s’accumulent.
Tout ceci fait évoluer notre perception des décisions, qu’elles soient politiques, industrielles et même scientifiques. Aussi, nous savons de moins en moins prévenir de manière pragmatique et factuelle. Nos décisions émotionnelles prennent le pas sur les approches scientifiques.
Nous remettons sans cesse en cause les orientations prises estimant que tout ce qui se base sur le passé (retour d’expériences, éléments scientifiques, …) est insuffisant pour préparer l’avenir (principe de précaution extrémiste !). Nous arrivons dans un système qui n’a plus confiance dans aucun parole scientifique et encore moins politique.
En m’appuyant sur ce constat, l’expression « mieux vaut prévenir que guérir » est quasi rendue impossible par nos comportements individuels et extrémistes. Nous ne prévenons plus, nous sommes immobiles et plus personne n’ose trancher par peur des déferlements médiatiques, présents même en s’appuyant sur des faits non contestables.
et vous qu'en pensez-vous?
Au plaisir.
Jerome