De la réalité augmentée 3.0 à l’Homme augmenté 5.0 : mythe ou réalité ?

  • Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Non classé
  • Commentaires de la publication :0 commentaire
  • Temps de lecture :11 min de lecture

De la réalité augmentée à l’Homme augmenté… L’homme et la machine ne feront-ils plus qu’un ?

Il n’y a qu’un pas et les vendeurs de rêve ne sont pas loin.

Je publiais en décembre 2014, mon premier article sur le sujet des exosquelettes et de la cobotique. Aujourd’hui on voit fleurir les essais parlant d’ergosquelettes ou autre dénomination particulière. Amazon, soulève les critiques les plus vives avec sa divulgation de bracelet connecté « guideur » de mouvement…

Un part de ces avancées a pour objectif de réduire une véritable pénibilité (j’ai vu un travail de cobotique dans un abattoir qui tendait à limiter les efforts réels) et une autre part va plus dans le sens d’une amélioration du confort ressenti pour de nombreux ergosquelettes (le tri n’est pas encore fait entre les effets placébo et les retours d’expériences positifs, mécaniquement parlant).

Je relayais dans ma lettre mensuelle d’octobre 2017, le « Guide de prévention à destination des fabricants et utilisateurs de robotisation collaborative » et je suis sur une position qui pourra surprendre tant le sujet de la pénibilité est central en S&ST mais je ne suis pas convaincu par toutes les approches actuelles.

Nous avons abordé la pénibilité qui s’est transformée en prévention sous l’angle essentiellement physique alors que les pathologies croissantes s’orientent vers le mental. A tel point que les orientations à venir, au niveau européen, tendent à faire disparaitre le terme de RPS au profit de la santé mentale (en général).

La réduction des efforts physiques est le premier levier et devrait permettre pour certains cas comme l’agro-alimentaire d’allier la technicité du geste à l’assistance dans l’effort. Là, j’y vois un réel point positif et de progrès pour l’opérateur de premier rang. Le travail demande de la technicité experte (précision sur une matière vivante et donc non standardisée).

A contrario, lorsque je vois des « ergosquelettes » pour équiper les techniciens en grandes surfaces de bricolages, je reste pantois par l’absence de logique préventive en lien avec nos principes généraux de prévention. Ils sont au nombre de neuf et sont assez simples à retenir, l’ergosquelette, assimilable à l’EPI est loin de la zone « supprimer le risque ».

Nos obligations réglementaires ne sont pas monstrueuses en France, n’en déplaisent à tous les détracteurs de notre Code du Travail. Sur les sujets de prévention, ne serait-ce que retenir les 9 principes généraux de prévention, ce n’est pas faire preuve de bon sens mais bien de réalité pragmatique en prévention. Et réagir systématiquement en prévention sur cette base ne vaut que des améliorations positives sur le long terme.

A travers les exosquelettes, je vois un potentiel d’accompagnement de nos accidentés de la vie plutôt

qu’un « cyborg » ou qu’un Steve Austin (le plus anciens comprendront « (…) Steve Austin deviendra cet homme. Il sera supérieur à ce qu’il était avant (…) »). Et encore, je ne vais pas intégrer l’IA dans cette réflexion car nous pourrions nous perdre en route.

Il y a dans ce travail autour de la cobotique, des exosquelettes, …, un véritable enjeu court moyen terme au sein de nos organisations sur la valeur travail et le positionnement du travail manuel.

Quel est notre objectif :

  • Réduire les efforts face à des tâches demandant un effort important ?
  • Augmenter le potentiel de l’Homme ?
  • Assurer une activité, même partielle, à des Hommes en situation de handicap ?
  • Tendre vers un accord Homme-machine visant à allier force et précision pour apprendre, pourquoi pas, grâce à l’IA, à la machine pour faire sans l’Homme ?

Il n’y a aucun débat vis-à-vis du « c’était mieux avant« , non ! nous avançons et c’est très bien mais face à chaque évolution technologique, nous ne sommes pas tous préparés de la même manière et si nous avions le temps de voir le changement intervenir il y a 50 ans, depuis 10-15 ans, les avancées technologiques ne nous permettent plus d’avoir ce recul et ce temps d’adaptation.

Alors, tout en avançant sur les exosquelettes et autres dispositifs d’aides, il nous faut intégrer cette dimension de la mesure humaine autant que la mesure économique. Comment, l’Homme qui est décrit dans une santé mentale parfois aléatoire trouve-t-il sa place dans cet environnement changeant très (trop) rapidement ?

La perception et le ressenti restent subjectifs mais ils sont de très bons indicateurs, couplés à des interviews ciblés et reconnus scientifiquement sur l’appartenance à l’entreprise, la culture de prévention, l’engagement,…, ils donneront une information fiable du moment que la mesure (moyens et méthodes) ne change pas à chaque évaluation.

Cette mesure va prendre une mesure grandissante là où nous avons de moins en moins d’accidents de travail, il faut réussir à imposer de nouveaux indicateurs à travers des outils et indicateurs de mesures comparables qui dépassent la blessure physique. Le bien ou mal-être dans un travail évoluant aussi vite ne doit pas se résumer à une « sélection naturelle ».

@ votre écoute

Jérôme

 

 

Laisser un commentaire