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L’accident industriel au Liban nous rappelle les dysfonctionnements majeurs auxquels nous faisons face en permanence depuis la première révolution industrielle.

Il y a une vingtaine d’années, j’avais acquis un ouvrage « L’homme et les catastrophes » édité par France sélection. Il m’avait aidé à avoir une meilleure idée des événements survenus principalement au XXè s.

Seveso, Bhopal, Tchernobyl et plus près de nous Fukushima sont les événements industriels les plus marquants pour moi. Malheureusement, l’histoire se répète avec une tolérance au risque et ses impacts qui diminue.

Cet événement au Liban repose l’éternelle question du voisinage des populations avec les sites industriels (au sens large).

Plus nous avançons dans le temps, plus la densité de population augmente et plus nos besoins de consommateurs insatiables augmentent. En parallèle, notre collectif demande une plus grande attention de nos espaces verts. Il est inacceptable pour beaucoup que le site Lubrizol soit en « plein centre urbain ». Il ne l’était pas à l’origine… et c’est le cas à beaucoup d’endroits.

A l’instar de terrain militaire, il faudra, peut-être à l’avenir s’autoriser des zones dédiées aux industries à risques pour éviter les interactions accidentelles avec les populations… la délocalisation a ses limites. Nous l’avons toutes et tous constaté au cours de la crise actuelle. Mais réintroduire certaines activités sur notre territoire ne se fera pas sans heurt.

 

Les nitrates d’ammonium

Si cette explosion est dramatique, elle est loin d’être la plus meurtrière sur les 40 dernières années. Il est malheureux et désolant que la survenue de ce type d’événement soit aussi violent. L’explosion que nous avons visualisée est d’une violence extrême.  Une estimation est donnée pour 1000 à 1500T en équivalent TNT (https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/08/07/comparee-a-d-autres-catastrophes-quelle-a-ete-la-puissance-de-l-explosion-au-port-de-beyrouth_6048412_4355770.html)

L’accident de Texas city est sans doute le premier de l’ère moderne qui est documenté et pour lequel on retrouve des traces filmographiques https://youtu.be/UNmrVfDDFrE. Cette explosion, on peut dire qu’elle est en partie française par le navire qui l’a provoquée. Elle arrive quelques semaines avant un événement qui se déroule sur le sol français. Elle a pour conséquence 561 morts. Nous sommes en 1947.

En France, notre histoire accidentelle avec les nitrates d’ammonium commence au lendemain de la seconde guerre mondiale à Brest, seulement quelques semaines après l'événement de Texas city. Cet événement marque énormément Brest et ses alentours. On dénombrera entre 26 et 33 morts –et oui, le compte n’est pas certain !https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/28-juillet-1947-la-catastrophe-de-brest/

L’un des premiers événements qui a marqué ma jeunesse, j’avais 14 ans, par sa proximité (j’habitais à moins de 50km de Nantes) est l’incendie dans le port de Nantes. Il s’agit également de nitrates d’ammonium qui s’enflamment suite à un accident sur un silo à grains. ( https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/il-y-30-ans-nuage-toxique-nantes-1356875.html ) Il s’agit encore aujourd’hui de l’événement le plus important quant aux évacuations réalisées sur un accident industriel en France. Je me souviens qu’à 50km du sinistre, le populations avaient été invitées à stopper les ventilations mécaniques dans les maisons et limiter les entrées d’air.

AZF, 2001, je pense que cela est devenu un cas d’école pour les plus jeunes formés en risque industriel. J’incite celles et ceux qui aiment la lecture professionnelle à prendre le temps de lire « les paradoxes de la sécurité – le cas d’AZF » par G. De TERSAC et J. MIGNARD aux éditions PUF. https://www.ina.fr/contenus-editoriaux/articles-editoriaux/21-septembre-2001-l-explosion-de-l-usine-azf-de-toulouse

Les risques liés aux engrais et produits phytosanitaires, c'était le sujet de mon stage en IUT hygiène et sécurité en 1995.  J’avais eu, à charge, de recenser les stocks et flux existants dans un département rural pour établir des règles pour les services d’incendie. Ces événements rappellent que l’actualité évolue peu. Le risque industriel est considéré de manière inégale lorsque l’on parle de stockage. La prévention des risques n’est pas une priorité lorsque l’économie ne se porte pas bien.

 Notre culture de la prévention demande à grandir pour rester attentif, au quotidien, chacun dans nos activités, aux risques majeurs que nous pouvons rencontrer.

A bientôt

Jerome

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  1. diagnstic sst

    L’audit ou diagnostic sécurité santé au travail (SST) comporte une analyse critique des risques pour la SST et de leur gestion dans l’entreprise.

    1. Jerome

      quel intérêt à votre commentaire?

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