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le document unique : de l'obligation contrainte à l'échange quotidien.

La semaine passée : 3 entreprises, 3 contextes, 3 approches

La discussion centrale a porté sur le document unique pour l’une des sociétés. Pour les deux autres, il s’agissait d’un échange annexe mais néanmoins gravitant en proximité de notre sujet de travail.

Je découvre, sans être naïf, depuis 3 ans, dans mon rôle de consultant expert des sujets de prévention de risques professionnels, le peu d’importance accordé à l’évaluation des risques et au document unique. Si vous lisez mes articles, pour la plupart, vous connaissez mon positionnement face à un certain nombre de méthodes comportementales et de démarches du type ISO, surtout en ce qui concerne la prévention.

Il est utile de rappeler à celle et ceux qui ne savent pas lire le Code du Travail ou qui ne l’ont jamais lu : en matière de prévention des risques professionnels, une démarche d’amélioration continue est inscrite dans notre Code du Travail. N’en déplaise à certains (beaucoup peut-être), si le cœur de la prévention est le document unique avec les libertés que nous avons en France quant à sa construction, pourquoi alors alourdir nos charges d’entreprises avec des certificats et autres méthodes exotiques.

L’approche de la prévention des risques professionnels est Humaine, Organisationnelle et Technique et elle doit être travaillée sur ces 3 pans pour transformer l’essai sur le moyen-long terme.

 

J’en viens aux faits.

premier contexte : Ce lundi 16 septembre, j’échange avec une PME de 44 personnes qui me contacte via le réseau local. La demande est claire de prime abord, le document unique est à mettre à jour. Ok, pourquoi pas, j’en fais peu et généralement dans un rayon de 50km autour de mon siège. Le document précédent date de 2007… et très vite je comprends que la demande est exclusivement liée à la contrainte et l’obligation. J’explique ma méthode et mon besoin de visiter l’entreprise pour établir un devis. Ce qui me semble un minimum !

La DAF m’indique que la dirigeante ne souhaite pas, elle veut un tarif ! j’adore ces discussions.

Je fais preuve de pédagogie en réexpliquant l’objectif et les liens de l’évaluation des risques avec des éléments comme la formation, les machines, les contrôles périodiques, les E.N.S., … Petit à petit, je sens mon interlocutrice comprendre les liens que je lui explique. Pour autant, je n’ai pas eu sa dirigeante directement et mon effort pédagogique risque d’avoir un impact limité dans le temps et l’espace.

J’ai fait plusieurs articles sur la difficulté des TPE-PME (liens article 1 , article 2, …) d’appréhender ces sujets de prévention. Les consultants ont participé à la mauvaise image de l’évaluation des risques par les messages juridiques et réglementaires mais également par les coûts proposés à une époque.

Je souhaite juste avoir l’opportunité de convaincre la dirigeante de l’utilité de la prévention des risques, au-delà du seul document unique. Le chemin est long auprès de nombreuses entreprises.

 

Deuxième contexte, mardi 17 septembre, entreprise de près de 4000 personnes, multi-sites. J’interviens sur une usine de 200 personnes pour travailler à la culture de prévention. L’objectif est d’identifier les jalons déjà posés, d’avoir un œil critique sur les outils existants et revenir sur l’utilité d’analyse des ENS par l’arbre des causes auprès de l’ensemble des managers. Dans les outils, nous échangeons sur l’EvRP.

  • Les citations positives sont les suivantes (extrait) : « Base pour améliorer les conditions de travail et éviter les AT », « Suivi des postes à risques et machines », « Connaître les risques au poste ». Globalement, on sait, dans chaque groupe de travail l’utilité.
  • Les citations d’améliorations sont les suivantes (extraits) : « Où estil disponible ? », « Manque de communication sur le document », « Mettre en valeurs les ateliers, les actions ». La deuxième citation est reprise par l’ensemble des groupes sous une forme ou une autre. Concrètement, le support est un document des managers du CODIR et du coordinateur HSE. L’EvRP est peu connue et n’est pas un outil de pilotage.

Dans cette entreprise, les managers ont des objectifs de sinistralité. Ils ne sont pas arrivés au stade des indicateurs et objectifs en prévention. Les visites comportementales de sécurité ont été déployées il y a près de 3 ans, comme outil miracle, les accidents ont juste augmenté et la gravité avec… Lorsque les fondamentaux ne sont pas présents, qu’ils ne sont ni compris dans leur fond ni pilotés comme il se doit, on empile facilement.

Les managers préfèrent, et c’est général, chercher l’outil nouveau, plutôt que transformer l’essai avec l’outil précédent (voir article sur les recettes en prévention).

Troisième contexte : action de formation en accompagnement d’opérateurs de terrain volontaires pour progresser en sécurité. la formation n'est pas imposée, elle est proposée dans chaque service.

L’idée est simple : intéresser et faire grandir toutes les personnes aux sujet de santé et sécurité au travail à travers une approche systémique (pas seulement basée sur les risques) à être acteurs dans leur environnement de travail. – Intervention sur 4h pour poser quelques bases avant une intervention équivalente sur le terrain –

Le document unique ne semble pas un souci, il n’est pas formalisé de manière satisfaisante mais il vit. L’obligation de diligence normale du chef d’établissement est assurée par tous ces acteurs de terrain du quotidien. Action – réaction pour beaucoup de sujets avec un traçabilité néanmoins requise dans de nombreux cas. La fonction HSE, en lien avec les managers, prend du recul sur les sujets plus lourds à traiter alors que les principaux concernés par le quotidien de leur activité se chargent de de leur environnement de travail. C'est ce fonctionnement d'EvRP qui me séduit.

 

Peut-être que, dans ce dernier cas, on pourrait reprocher la forme de l’évaluation des risques. C’est pourtant celle qui me semble la plus pertinente. Ils vont jusqu’à passer dans d’autres ateliers pour améliorer « l’œil critique ». Une entreprise, pas libérée, mais qui s’oriente sur un chemin social assez intéressant. La réglementation comme levier ou contrainte, c'est selon nos cultures et nos organisations de travail…

belle fin de semaine.

Jérôme

 

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  1. Arsene

    Merci Jérôme pour ce partage.
    À bientôt
    Cordialement
    Arsène

    1. safetyfirst

      merci

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