Eléments de preuves en santé et sécurité au travail – la France se noie dans les normes et oublie la réalité?

Bonjour,

Un basique trop peu répandu en prévention : Mesurer

Cela commence par l'évaluation des risques empirique telle que nous la réalisons jusqu'aux mesures réelles d'expositions :

 – bruit

 – vibration

 – agents chimiques,…

"tout ce qui ne se mesure pas, ne s'améliore pas"

 

Je suis convaincu que mesurer un "avant-après" concrètement suite à des actions simples et se rendre compte que

 – le niveau de bruit ambiant a diminué de 3dB(A),

 – la concentration d'un produit chimique dans l'environnement a été réduite par 2…

C'est concret et cela ne peut que servir la prévention.

Je me permettrais même d'indiquer que mesurer une culture de prévention ou l'appréciation du vécu au travail est nécessaire plutôt que travailler uniquement sur la sinistralité corporelle.

La première mouture de la pénibilité avait instauré des seuils tous mesurables et évaluables concrètement. Ils ont été contestés dans leur applicabilité. Tous ces seuils avaient pour mérite de redonner une base concrète de mesure et d'éléments factuels à la prévention des risques professionnels avec un système "bonus-malus"… il existe de nombreuses règles à respecter au sens de la législation sur la santé au travail. Ces règles sont peu connues ou appliquées exclusivement dans des branches particulières ou des grandes structures. Elles apparaissent au grand jour dans les entreprises à la suite de conflits ou d'événement non souhaité. Leur non application est alors contestée.

Je voyais cette semaine un débat assez pauvre sur le référentiel MASE et un autre sur l'ISO 45001. Il va de soi que ce ne sont pas les référentiels qui sont problématiques mais leurs multiplications et ce que l'on en fait. C'est le travers de nombreuses normes axées sur le résultat autant que la majorité des formations actuelles qui oublient l'approche scientifique des domaines HSE…

j'ai deux étudiantes actuellement en suivi de mémoire, l'une en BAC+5 et la seconde en BAC +3. Leur principal défaut lors de nos premiers échanges était commun : peu ou pas de mesure ! que ce soit sur ce qui était en place, sur les fondements de leurs mémoires,…

L'une des affirmations de cet article est que "la France n'a pas d'école de formation en santé au travail". Le CNAM a supprimé son diplôme spécifique d'ingénieur en sécurité au travail il y a une dizaine d'année plutôt que le faire glisser vers les attentes actuelles… J'ai un autre avis sur ce sujet qui est plutôt l'inadéquation des contenus des formations comme souvent avec les besoins du marché. Et tant que nous parlerons de sécurité au travail et non pas de prévention des risques professionnels en général, la santé n'y trouveras pas son compte. Éviter de parler de santé dans une démarche d'entreprise c'est oublier un grand pan de l'approche systémique en prévention des risques professionnels

à vos commentaires

Jerome

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Cet article a 0 commentaires

  1. Henri

    Hello !

    Je ne suis pas vraiment convaincu par cet éditorial de BEH (et encore moins par l’article « french bashing » de Libération et ses erreurs grossières). W.Dab évoque les enseignements qu’il tire des 3 études en gardant un regard très « santé publique » porté sur la « santé au travail ». Mais je ne vois pas bien ce que peut en tirer une entreprise pour la prévention des risques professionnels en question. Il le dit lui-même, la surveillance épidémiologie (plutôt macroscopique) donne des signaux mais ne dit pas et ne peut pas dire quoi faire en prévention primaire ou secondaire. Alors ?

    A+

    1. safetyfirst

      l’article de libé était uniquement pour faire le relais d’info… c’est le seul quotidien à évoquer ce sujet. Santé publique et santé au travail sont étroitement liés mais les éléments de preuves manquent par absence de caractérisations communes. Faisant partie du PRST de ma région, l’équipe observatoire statistique abat un travail important et nécessaire avec des données probantes. Pourtant, ceux qui veulent des preuves sont les mêmes à expliquer leurs particularités ne les exposant pas de la même manière que le voisin.
      A la taille d’un groupe de plusieurs milliers de personnes, cette approche épidémiologique est une inexistante. Aussi, les hygiénistes du travail (cf origines du début du siècle dernier) ont un rôle à jouer entre épidémio et prévention. Si les données sont éparpillées, un vrai travail des syndicats pro ou des chambres de métiers permettrait d’agir sur des facteurs de prévention primaire. Je crois plus au big data qu’à l’IA. Il reste à constituer ces BdD pour progresser. Aujourd’hui elles sont essentiellement construites par le sinistre et non par la prévention. je ne suis pas certain de répondre à ta question. Je reste convaincu par une approche plus scientifique des données de santé en lien avec les expositions dans le but de détecter des signaux d’alertes.